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JEUNES PRODUCTEURS Le poids croissant de l'endettement

© SÉBASTIEN CHAMPION

Dans la Loire, les emprunts des jeunes agriculteurs installés en lait ont augmenté de 69 % en dix ans.

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En dix ans, dans la Loire, le poids de l'endettement des jeunes agriculteurs a augmenté de 80 %. Ces chiffres émanent des dossiers d'installation des JA spécialisés lait, examinés en CDOA entre 2004 et 2013 (une vingtaine par an). Ramenés à l'UTH, les investissements (prévus sur cinq ans) ont augmenté en dix ans de 47 %, les emprunts de 69 %, et les annuités totales en année 5 de 79 %. Le revenu disponible prévisionnel ne progressait, lui, que de 7 %.

Pour les responsables de la FDSEA, plusieurs éléments ont contribué à cette évolution dont l'obligation de mise aux normes dans les trois ans suivant l'installation. Par ailleurs, pour anticiper la fin des quotas, des bâtiments plus grands ont été construits. Compte tenu de la charge de travail actuelle dans les exploitations, il y a enfin moins de main-d'oeuvre disponible pour l'autoconstruction.

91 000 à 171 000 l par UTH en treize ans dans la Loire

Dans ce département laitier dynamique, l'augmentation des investissements illustre aussi l'évolution de la production laitière. La Loire est le département de Rhône-Alpes qui a le plus profité de la mise en place des bassins laitiers depuis 2011. Au cours des trois dernières années, 35 Ml ont été redistribués, portant le quota départemental à 355 Ml.

En treize ans, la production moyenne par point de collecte est ainsi passée de 112 000 l à 251 000 l alors que le nombre d'élevages diminuait d'un tiers, chutant à 1 500, contre 2 100 en 2000. Par UTH, la production a quasiment doublé, de 91 000 à 171 000 litres de lait.

« Comparées à celles d'autres régions où un mouvement de forte concentration des ateliers est en cours, nos structures restent encore à taille humaine, note Dominique Thizy, président de la section laitière de la Loire. Maintenir un niveau d'installation élevé avec des outils de taille raisonnable constitue une façon de limiter le risque financier que prennent les jeunes lors de leur installation. Il est également important que les entreprises laitières prennent conscience de la situation d'endettement et de l'état des trésoreries des jeunes producteurs dans un contexte qui manque de visibilité. » Il en va de la pérennité de la filière laitière. Alors que 53 % des chefs d'exploitation ont plus de 50 ans, seuls 27 % des éleveurs laitiersqui s'apprêtent à partir à la retraite savent qu'ils auront un successeur.

ANNE BRÉHIER

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