HAUSSE DU PRIX DU LAIT La fin d'année sera décisive
Dans chaque région, la FNPL revendique, entre-prise par entreprise, un prix de base pour les trois derniers mois de 2013.
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Les indicateurs économiques donneraient-ils raison aux industriels qui s'appuient sur une augmentation du prix du lait 2013 de 25 €/1 000 l ? Si l'on en croit ceux calculés par la FNPL de janvier à octobre pour la détermination du prix de base et ceux qu'elle estime pour novembre et décembre, leur moyenne flirte avec ce niveau. À l'occasion de la table ronde producteurs-industriels-GMS, le 10 octobre, sous l'égide du gouvernement (voir p. 101), le médiateur des relations commerciales a même évoqué +27 à 29 €/1 000 l au vu du prix actuel allemand élevé. À cette hausse, la FNPL rajoute les 6 €/1 000 l (ou + 25 €/1 000 l au deuxième trimestre) qu'il considère avoir obtenus de la médiation d'avril au titre des coûts de production. Comme les industriels l'entendent d'une tout autre oreille, on comprend qu'ils seront l'un des points d'achoppement de la fin 2013.
La FNPL a pris l'initiative. Dans chaque région, à partir des factures des neuf premiers mois de l'année, les FRPL revendiquent un prix de base entreprise par entreprise pour les trois derniers. Traduisez : si la laiterie est en dessous de cet affichage, il faudra qu'elle corrige le tir. Des revendications largement diffusées dans la presse syndicale départementale en octobre.
La FNPL veut fournir des références de prix aux OP
Cette position est une première dans les annales de la négociation du prix du lait. Elle témoigne de la mue qu'opère la FNPL. La contractualisation et la création des organisations de producteurs l'y obligent. Elle n'est plus l'interlocuteur direct des transformateurs. Elle travaille désormais à fournir des références aux OP. « Nous avançons dans la structuration des rôles de chacun. Le prix du lait reste une problématique syndicale. À nous de leur donner des références », confirme André Bonnard, l'un des leaders de la FNPL. Sans doute l'imbroglio qui règne depuis le printemps sur le calcul de l'indice de compétitivité France-Allemagne a-t-il accéléré le processus. L'abandon des grilles de saisonnalité régionales au profit d'une grille entreprise et l'intégration ou non des + 25 €/1 000 l dans les prix du deuxième trimestre déstabilisent la méthode. Jusqu'en avril, le comparatif France-Allemagne reposait sur un prix français désaisonnalisé fourni par FranceAgriMer à partir des enquêtes auprès des transformateurs. Cela lui est beaucoup plus difficile. Depuis le printemps, la FNPL utilise sa propre méthode.
Des écarts de prix de base
importants en septembre
Les comptes seront faits fin janvier, une fois la facture des livraisons de décembre arrivée dans les fermes. D'ici là, les producteurs auront de quoi en perdre leur latin. Un certain nombre cumule aujourd'hui le remboursement de l'avance de trésorerie du premier trimestre et celui des + 25 €/1 000 l du deuxième, avec des affichages différents. Ainsi, Danone indique pour les livraisons de septembre « remboursement avance livraisons avril 2013 » tandis que Bongrain et Agrial (qui collecte pour Bongrain) l'intègrent dans le prix de base (à hauteur de 14,80 €/1 000 l en Basse-Normandie).
L'observatoire du prix du lait de L'Éleveur laitier (p. 102) constate de ce fait des écarts de prix de base importants dans la même région. En Basse-Normandie, prime froid comprise, Agrial paie 347,94 €/1 000 l (avance du premier trimestre déduite). Danone paie 10 €/1 000 l de plus (pas d'avance au premier trimestre), Maîtres Laitiers 23 € de plus (voir aussi Lactalis p. 20).
CLAIRE HUE
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