bras de fer juridique L’OP Guilloteau perd contre Eurial-Agrial
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Engagés depuis plusieurs années dans un bras de fer avec le groupe coopératif de l’Ouest, propriétaire depuis 2016 de la fromagerie Guilloteau (Loire et Ain), les membres de l’OP (25 millions de litres de lait alors collectés) avaient remporté une première bataille le 30 septembre 2020 : le juge des référés de Bourg-en-Bresse (Ain) avait ordonné à la SA Guilloteau la poursuite du contrat initial, sous astreinte d’une pénalité de 40 000 € par jour.
Eurial-Agrial, propriétaire de la SA Guilloteau, avait fait appel. Le jugement rendu le 23 mars dernier est défavorable aux producteurs de lait rhônalpins.
Le pot de fer contre le pot de terre
Les producteurs n’ont pas réussi à faire intégrer la référence coût de production zone de montagne. « Le contrat qui s’applique aujourd’hui,précisent ces derniers,comprend différents indicateurs Agrial avec un “semblant” d’amortisseur du prix du lait. Ce dernier est inférieur aux coûts de production, ce qui est contraire à la loi Égalim. Notre combat était celui du pot de terre contre le pot de fer. Il a eu toutefois un aspect positif : il y a un peu plus de deux ans, nous étions dans la posture de ne plus avoir d’acheteurs, mais nous avons réussi à maintenir la collecte de notre lait. »
Depuis, la conjoncture a bien changé. La ressource laitière se raréfie, et des PME régionales recherchent du lait. Suivant l’exemple de la vingtaine de leurs collègues qui ont quitté la fromagerie Guilloteau ces dernières années (1), les 65 exploitations restantes sont tentées de trouver pour leur production une solution pérenne et plus rémunératrice.
Même si les prix du lait conventionnel Agrial ont augmenté, sous l’effet de l’évolution des cours du beurre et de la poudre, la question de l’absence de sécurité dans la durée persiste, alors que les coûts des intrants flambent. Pour saisir au mieux les opportunités locales, les producteurs ont regroupé leur volume (une vingtaine de millions de litres de lait) au sein d’une seule entité juridique et commerciale : la coopérative de la vallée de l’Ange (Ain) (2).
Anne Bréhier(1) Pour la filière Comté AOP ou la coopérative des Fermiers savoyards.
(2) Il y avait jusqu’à présent l’OP Guilloteau et la petite coopérative de la vallée de l’Ange.
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