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Pac Poplait se bat pour les programmes opérationnels

Financement. La future Pac ouvre la porte aux programmes opérationnels européens (POE). Il est encore temps pour les OP laitières de capter des financements par cette voie.

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Les organisations de producteurs réunies en association dans le Grand Ouest sous le nom de Poplait ont choisi les POE pour thème central de leur assemblée générale­, qui s’est tenue le 29 mars. Car le temps est compté, pour qui veut en bénéficier. Jusqu’ici, les POE n’étaient accessibles qu’aux filières fruits et légumes. La nouvelle Pac permet de les étendre à d’autres secteurs. Ces POE visent à soutenir des projets défendus par des OP, dans des domaines aussi variés que la prévention et la gestion des crises­, la concentration de l’offre et la mise en marché, le bien-être animal et la biosé­curité, etc. Ils découlent de la volonté de la Commission européenne de renforcer le poids des producteurs dans les chaînes alimentaires­. Il ne s’agit en aucun cas de couvrir les frais de fonctionnement des OP.

Cofinancement à 50-50

Les actions retenues sont cofinancées à parts égales par l’UE et par l’OP. La part européenne est issue d’une réorientation du budget du premier pilier, dont elle peut représenter au maximum 3 %. La décision d’ouvrir cette opportunité doit être mentionnée dans le PSN (Plan stratégique national). Les secteurs éligibles sont également précisés dans ce document.

Dans sa version transmise à Bruxelles en 2021, le PSN français avait retenu un budget équivalent à 0,5 % du premier pilier. L’idée du gouvernement était de flécher ces fonds en priorité vers la production de protéines végétales. Sa prudence en matière de montants s’explique sans doute par le fait que ces budgets sont annuels : ce qui n’est pas consommé est perdu.

Le retour du PSN sur la table, compte tenu des remarques notifiées par Bruxelles, ouvre la voie à de nouvelles discussions. Poplait entend saisir cette chance. « À nous de montrer à l’État que nous avons des idées, et que nous serons capables de monter des projets et de les mener à bien dans les délais », explique Fabrice Guérin, président de Poplait.

Prouver que les OP sont prêtes

Poplait travaille depuis plusieurs mois à des projets concrets pouvant entrer dans le cadre des POE. Pour chaque thème, elle a recensé les responsabilités et objectifs de chacun (Poplait, OP, adhérents). Reste encore à définir des budgets précis.

Poplait se prépare aussi à monter en puissance en étoffant ses moyens humains. Un chargé de mission et un juriste ont ainsi été recrutés. « Nous devons nous professionnaliser, et donc disposer de ressources pérennes », justifie Fabrice Guérin. Et l’association travaille avec ses homologues du porc et des légumes dans la région. Car elles ont des intérêts communs, sur l’environnement, par exemple. Les OP porcines convoitent aussi les POE. Les discussions sur la révision du PSN vont se dérouler d’ici juin. Il reste donc peu de temps pour convaincre le ministère de faire confiance aux OP.

Pascale Le Cann

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