FROMAGES AOP BAS-NORMANDS Des négociations pour une prime de 50 €/1 000 l
En contrepartie, les producteurs AOP sont prêts à inter-dire les OGM et à plus de régularité dans les livraisons.
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Les producteurs sous appellation d'origine protégée (AOP) camembert de Normandie, pont-l'évêque et livarot sont à un tournant. Le compte à rebours est déclenché pour ceux qui hésitent encore à s'engager durablement dans la filière. La possibilité de produire plus après 2015 (selon la politique de l'entreprise) et, en AOP camembert, le calendrier à respecter pour atteindre au moins 50 % de vaches normandes dans les troupeaux en 2017 vont les obliger à se positionner. Un certain nombre a déjà tranché pour l'arrêt. C'est ce que montre l'enquête de l'Union des associations de producteurs AOP auprès de ses 709 adhérents : 11 % n'envisagent pas de poursuivre à partir du 1er janvier 2015 et 18 % supplémentaires à partir du 1er janvier 2017. « Dans deux tiers des cas, c'est la "normandisation" qui bloque, indique Benoît Duval, président de l'union. À nous d'anticiper ces départs. » Ainsi, parmi les cinq organisations de producteurs prévues (trois sont déjà validées), l'une sera transversale et ouverte aux éleveurs frappant à la porte de la filière et déjà dans les clous de l'AOP. La constitution des OP est une véritable opportunité pour défendre le lait sous appellation. Les bas-normands l'ont bien compris. Ils viennent d'entériner la transformation de leur union en une association d'OP à laquelle les cinq OP vont adhérer. Objectif : négocier une plus-value commune à tous les producteurs AOP, centraliser les données volumes et résultats sanitaires pour une vision globale de la production et la maîtriser.
Rendre plus attractif le lait payé en filière AOP
Devançant son agrément, ils ont ouvert les discussions avec les fromagers pour une prime de 50 €/1 000 l au 1er avril 2017, avec une hausse progressive d'ici là. Elle est de 30 à 33 € aujourd'hui. « Elle sera un signal fort à ceux qui hésitent à rester dans l'AOP, estime Benoît Duval. En contrepartie, nous sommes prêts à interdire les OGM dans la filière et à encourager la régularité des productions tout au long de l'année. Chaque litre produit doit être valorisé dans la filière. »
CLAIRE HUE
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