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RELATIONS AVEC UNE PME Trouver la bonne formule d'OP

Samuel Riblier et Anton Sidler : « Une OP par bassin pour peser face aux industriels, c'est le sens de notre adhésion à France Milk Board. »

Quand l'industriel est de taille moyenne et multimarchés, créer une OP efficace est complexe. Illustration avec les « Gillot-Fléchard » dans l'Orne.

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Pas facile de se constituer en organisation de producteurs agréée quand on livre son lait à une PME. Non pas que les discussions avec l'entreprise soient moins aisées, mais le faible poids de l'entreprise dans le bassin laitier et sur son marché la rend dépendante de son environnement concurrentiel. De même, côté producteurs, les négociations que mènent les collègues fournisseurs des grands groupes laitiers influent sur leurs propres négociations. Le décret sur les OP d'avril 2012 s'adapte à leur particularité. En proposant un minimum de volumes collecté par l'entreprise (55 %), et non un nombre minimum de producteurs, il leur facilite leur regroupement en OP. Il exige aussi quelques moyens salariés. « À condition que ce surcoût de fonctionnement nous apporte un réel plus. Ce n'est pas le cas aujourd'hui pour les producteurs Gillot-Fléchard », estime Patrick Boisgontier, président de l'association (loi 1901) des producteurs du groupe Gillot-Fléchard (Orne), créée en 2011. Elle compte 100 adhérents sur les 285 producteurs (100 Ml moitié Gillot-moitié Fléchard). « Le décret ne tient pas assez compte de la complexité des entreprises multi-marchés. La société Gillot valorise 45 Ml en AOP camembert et pont-l'évêque sur ses 52 Ml. Il y a un vide juridique pour les 20 producteurs non AOP. »

Les signes de qualité compliquent le jeu

Près de 70 producteurs Gillot sous AOP ont créé l'OP Gillot, qui va adhérer à l'Association bas-normande des OP sous appellation fromagère, en cours de constitution. « Nous défendons les spécificités de nos appellations en créant une organisation commune à tous les producteurs AOP bas-normands, explique Charles de Paris, producteur Gillot AOP et vice-président de l'association. Pour autant, nous ne voulons pas nous éloigner de nos collègues non AOP avec qui nous partageons la politique globale de l'entreprise. Nous restons adhérents de l'association Gillot-Fléchard. Si une association d'OP non AOP se crée, l'OP Gillot y adhérera. C'est possible. »

L'autre solution pour les producteurs non AOP serait d'adhérer à une OP transversale. Une seule aujourd'hui existe en Normandie : France Milk Board (FMB), agréée en avril (mouvance Apli). C'est la voie qu'a prise « une quarantaine de producteurs Gillot-Fléchard. C'est une démarche militante, insistent Anton Sidler et Samuel Riblier, aplistes. Une OP transversale par bassin puis une AOP nationale, c'est ce que nous visons. Peu importe l'étiquette syndicale. Le pire scénario pour les "Gillot-Fléchard serait une petite OP dans son coin. » Une vision partagée par Patrick Boisgontier (mouvance FNPL). « Nous attendons la révision du décret OP qui pourrait inciter à un regroupement par bassin. Un certain nombre ne sont pas prêts à le faire avec FMB. La grève du lait a laissé des traces. »

C. HUE

Patrick Boisgontier : « Nous attendons la révision du décret OP en espérant un dispositif par bassin. Nous maintenons l'association Gillot-Fléchard d'ici là. »

Charles de Paris : « Défendre leur appellation d'origine sans se désolidariser de leurs collègues en conventionnel, c'est le double objectif des producteurs AOP. »

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