TERRA LACTA ET BONGRAIN Un contrat de vingt ans pour 550 Ml de lait
C'est ce que prévoit leur accord de partenariat. Il englobe l'activité de Poitou-Charentes, pas l'Auvergne.
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Devant le conseil d'administration le 19 mars puis le comité central d'entreprise le 20, les dirigeants de Terra Lacta ont présenté son « redéploiement ». On se souvient qu'en octobre, le groupe coopératif de Poitou-Charentes annonçait son intention de se rapprocher de Bongrain. C'est toujours d'actualité. La demande sera déposée aux autorités de la concurrence après la consultation des représentants du personnel et le vote du projet par les producteurs en assemblée générale extraordinaire, le 25 juin. Comment s'articule le futur partenariat ? « L'opération ne porte pas sur l'ensemble des activités de Terra Lacta, indique Robert Brzusczak, directeur général du groupe Bongrain. Elle n'intègre pas le lait UHT ni son activité de distribution régionale. À l'exception donc de ces deux pôles, nous nous engageons à pérenniser l'activité laitière de Terra Lacta en Poitou- Charentes. Cela passera par un contrat de collecte, pour la partie vaches, de 530 à 550 Ml (dont les 150 Ml collectés pour la laiterie de Montaigu, en Vendée), payés en fonction de notre mix-produits et des indicateurs de marchés. Autre engagement : le maintien dans la région des fabrications des produits prévu dans l'accord. »« Ce contrat de collecte sera d'une vingtaine d'années », confirme Alain Lebret, président de Terra Lacta. Cette dernière approvisionnera une joint-venture détenue à 51 % par Bongrain et 49 % par Terra Lacta pour les activités fromagères vaches sous marques et chèvres. Elle fournira aussi la Compagnie laitière européenne dans laquelle entreront ses sites de séchage, de caséine, beurre AOP, crème et fromages hors spécialités. En contrepartie, Terra Lacta rentrera dans le capital de la CLE à un niveau qui reste à fixer. Bongrain prévoit aussi « un programme d'investissements significatifs pour la remise à niveau et la modernisation des ateliers ».
237 suppressions de postes salariés annoncées
Les 100 Ml d'AOP qui approvisionnent l'usine de lait UHT de Mareuil-sur-Lay (Vendée) font partie du contrat de collecte. « Ils seront mieux valorisés en beurre AOP qu'en lait UHT », explique Alain Lebret. Avec pour conséquence la fermeture du site et la suppression de 65 postes. « Nous sommes en état de choc, confi e un représentant syndical. Terra Lacta prévoit la suppression de 237 postes sur 950, au siège à Surgères (Charente-Maritime), au service de distribution régionale des produits de Terra Lacta, et peut-être la fermeture du site de fromages de chèvres Bougon. »« Terra Lacta n'a pas d'autre choix que de bouger, confi e un observateur. Le groupe est déficitaire depuis des années. » Son aventure dans le lait UHT lui plombe en particulier ses comptes (activité principale en Auvergne). Le groupe espère boucler les discussions avec la société de commercialisation Orlait (groupe Sodiaal) à l'automne. L'enjeu est la pérennité de ses 280 à 300 millions de litres de lait UHT.
CLAIRE HUE
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