Login

ORGANISATIONS DE PRODUCTEURS Enfin prêtes pour les actions concrètes

© SÉBASTIEN CHAMPION

Neuf organisations de producteurs ont été agréées en décembre. Elles peuvent légitimement négocier avec les laiteries.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Une nouvelle organisation des relations se met en place dans la filière laitière. Le ministère a agréé neuf OP (organisations de producteurs) en décembre. D'autres déposeront leur dossier en 2013. Les laiteries doivent négocier avec elles. Les éleveurs qui n'ont adhéré à aucune OP ont intérêt à y réfléchir. D'ailleurs, nul doute qu'ils seront sollicités par ces organisations qui ont besoin de recueillir un maximum de mandats de négociation pour asseoir leur pouvoir. Les éven Une nouvelle organisation des relations se met en place dans la filière laitière. Le ministère a agréé neuf OP (organisations de producteurs) en décembre. D'autres déposeront leur dossier en 2013. Les laiteries doivent négocier avec elles. Les éleveurs qui n'ont adhéré à aucune OP ont intérêt à y réfléchir. D'ailleurs, nul doute qu'ils seront sollicités par ces organisations qui ont besoin de recueillir un maximum de mandats de négociation pour asseoir leur pouvoir. Les éventuelles améliorations qu'elles obtiendront ne seront acquises que pour leurs membres.

Comme il n'existe plus de politique laitière en France, ces OP joueront un rôle de défense économique des producteurs. Les contrats sont appelés à évoluer et les OP auront leur mot à dire. Dans l'immédiat, les références aux indices interprofessionnels pour élaborer le prix pourraient être déclarées illégales. Les discussions porteront à la fois sur les prix et sur les volumes. Les décisions auront donc un impact sur le revenu. Selon les régions et les laiteries, les éleveurs pourront choisir entre plusieurs OP. Ainsi, France Milk Board a obtenu l'agrément pour deux OP transversales, dans le grand Ouest et dans le Sud-Ouest. En Bretagne par exemple, l'APLBL va commencer par demander à Lactalis de signer la convention de fonctionnement qui lie les deux parties. Elle a fait l'objet d'âpres discussions au printemps dernier et si l'association l'a signée en juillet, Lactalis ne l'a toujours pas fait. Dans un deuxième temps, l'organisation de producteurs demandera des comptes au sujet du décrochage du prix de 5 €/1 000 l qui ne lui semble pas conforme au contrat.

Vers une nouvelle organisation de la filière

Mais au-delà de ces discussions sur les contrats, les OP chercheront aussi à se placer dans le paysage déjà bien encombré des organisations laitières. Les responsables de l'APLBL espèrent ainsi voir émerger une AOP Lactalis nationale. Et ils croient en la nécessité de rencontres régulières entre différentes OP à l'échelle des bassins laitiers. L'objectif sera d'échanger des informations sur les marchés et les stratégies. Car, pour eux, l'enjeu est d'aboutir à une certaine harmonisation des positions afin que les organisations de producteurs ne soient pas concurrentes entre elles.

L'interprofession a vu disparaître son rôle traditionnel d'élaboration de recommandations sur le prix. Elle a été fragilisée par le fait qu'un seul syndicat y siège. Le syndicalisme lui-même doit se positionner aux côtés des OP. La filière a une vraie réflexion à engager pour parvenir à une organisation plus simple et efficace, ce qui suppose de définir les missions de chacun et de choisir le cadre des rencontres.

PASCALE LE CANN

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement