CONJONCTURE A priori, pas de raisons de s'inquiéter pour 2012
Si les cotations s'effritent à l'approche du pic de production, les fondamentaux du marché n'ont pas changé avec une demande mondiale toujours énorme.
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Le prix du lait est annoncé à la baisse en avril (voir plus haut). Allons-nous revivre un retournement brutal de conjoncture, comme en 2009 ? Non, répondent les économistes. Certes, la cotation du beurre baisse, celle des protéines s'effrite, mais c'était attendu après les hausses vertigineuses de 2011 et une augmentation importante de la collecte dans l'Union européenne. Le différentiel entre le prix mondial du beurre et la cotation européenne était encore de 1 000 €/t à l'automne. La nécessité d'exporter à l'approche du pic de production entraîne inévitablement une baisse du prix dans l'UE.
Fondamentaux sains
Pour autant, les fondamentaux du marché n'ont pas changé. Il n'y aurait donc pas lieu de craindre un effondrement comme en 2009. Le stockage privé ouvert pour le beurre depuis début mars pourrait déjà avoir un effet tampon. Mais la demande mondiale continue à tirer les marchés. La Chine est toujours un énorme client pour les produits laitiers et diversifie davantage ses achats (moins de poudre grasse, plus de lactosérum et de poudre 0 %). En volume de produits secs, ses importations ont progressé de plus de 120 000 t en 2011. Le Brésil devient aussi un gros importateur. La Russie a acheté encore plus de beurre et de fromages en 2011, etc. Cette fermeté de la demande aura absorbé une croissance de la production mondiale de lait colossale en 2011 : 11 % en Nouvelle- Zélande, 14 % en Argentine, 2,2 % dans l'UE, 1,8 % aux États- Unis. Toujours selon les experts, 2012 ne devrait pas connaître de bouleversement et aboutir à un prix moyen du lait à peu près identique à 2011. Mais, en économie, tout est possible : un gros importateur, Chine ou Russie, cesse d'acheter et c'est l'effondrement des cours. À l'inverse, un accident climatique dans une grande zone de production et tout peut flamber.
D. G.
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