Login

CONTRAT LACTALIS Les producteurs dans l'attente du décret OP

Pour Lactalis, la renégociation du contrat n'est pas à l'ordre du jour.

Les discussions ont repris avec l'industriel, mais les producteurs sont affaiblis par l'absence de décret légitimant le rôle des organisations de producteurs.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Combien d'éleveurs ont signé le contrat proposé par Lactalis ? Quelle marge de manoeuvre auront les futures OP pour négocier ? Le feuilleton des échanges tumultueux entre Lactalis et les groupements de producteurs se poursuit, mais il est difficile de comprendre ce qui avance. Tout d'abord, Lactalis ne souhaite pas communiquer sur les retours de contrats signés. Peut-être le signe d'une déception pour l'entreprise...

Ensuite, les discussions ont repris mi-décembre avec les représentants des groupements. Pour Lactalis, il s'agit simplement de préparer l'avenir. « Nous avons toujours eu la volonté de travailler avec nos groupements », souligne Michel Nallet, porte-parole du groupe. Pour lui, ces discussions ne visent pas à renégocier le contrat. De même, exit l'idée d'une signature tripartite.

« Plus personne n'en parle », affirme Michel Nallet.

Il semble donc que l'industriel avance en ne lâchant rien, tandis que les exigences des producteurs s'amenuisent. Plus que jamais, ceux-ci se trouvent coincés par l'absence du décret sur les OP. Leur volonté d'être un partenaire reconnu et apte à négocier au nom de l'ensemble des livreurs se heurte à ce manque de légitimité.

Des éleveurs en quête de sécurité

Leur dernier communiqué se borne à mentionner « une reprise des discussions afin d'examiner la formalisation des relations qui lieront les OP avec Lactalis ». Frank Guéhennec, coordinateur du groupe, précise que l'enjeu est d'abord d'établir une convention de travail, puis d'obtenir la reconnaissance des OP. C'est seulement ensuite qu'il compte négocier des avenants au contrat. En commençant par prévoir que ceux qui ont déjà signé puissent bénéficier de la négociation collective.

En filigrane se dessine la crainte de l'après-quotas avec la perte de la sécurité qu'apporte la gestion administrative. « Beaucoup ne se retrouvent pas dans la peau d'un chef d'entreprise et voient dans la signature la garantie d'être collecté. Ils n'imaginent pas qu'il existe une marge de négociation », regrette Frank Guéhennec.

P. LE CANN

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement