SIGNATURE DU CONTRAT Danone ouvre le bal en Haute-Normandie
Danone fait des groupements le pivot de sa relation avec les producteurs. Cette stratégie vient d'aboutir à une première signature.
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Dans la foulée de Milleret (ci-dessus), Danone a signé le 16 décembre son premier contrat-cadre avec les représentants des cinq groupements haut-normands. Ce contrat se décline en une partie commune aux 3 300 livreurs de Danone et en une autre partie spécifique à chaque région (grille de paiement Criel, primes Danone, etc.). En janvier, les 700 producteurs haut-normands – qui ont donné leur mandat de négociation et de facturation à leur groupement – devraient le recevoir accompagné d'un contrat d'application, comportant les informations relatives à leur exploitation. Ils devront parapher le premier et signer le second. Ces représentants ont également signé le 16 décembre une convention de fonctionnement, définissant les engagements des groupements vis-à-vis de Danone et réciproquement. Elle porte en particulier sur la transparence sur les volumes A et B mis en place depuis plus d'un an en Normandie(1).
Les volumes vérifiés par un commissaire aux comptes
« Danone s'engage à indiquer tous les mois les volumes livrés en A et B sur tous les lieux de dépotage. Il précisera aussi les volumes A et B transformés en beurre-poudre », explique Max Bottie, porte-parole des cinq groupements. De même, l'industriel accepte de faire un bilan annuel de son activité.
« Si nous le souhaitons, ces chiffres pourront être visionnés par un commissaire aux comptes. L'objectif est de vérifier la cohérence entre les volumes payés en A et en B et leur réelle valorisation. Dans ce but, une méthode de calcul a été mise au point en partenariat avec l'entreprise », poursuit-il.
Selon les besoins de Danone, le contrat-cadre prévoit en effet que le paiement au prix A (base interprofessionnelle) puisse concerner 95 à 105 % du volume de référence du producteur (le volume A). « La signature tripartite Danone-groupements-producteurs est une vraie chance. Elle protège ces derniers d'une relation directe avec la laiterie », insiste Max Bottier.
D'autres régions souhaitent aller plus loin dans la transparence. « Ce n'est pas un manque de confiance, précise Gilles Durlin, du Nord-Pas-de-Calais. Nous voulons être partie prenante dans le pilotage des volumes. » En plus des informations globales, le groupement demande l'accès aux résultats mensuels de ses adhérents. Les volumes A et B, la déclinaison du correctif matière grasse, les primes, etc. seraient transmis de façon confidentielle via un numéro de producteur. Dans le Sud-Ouest, les éleveurs s'interrogent sur l'avenir des sous-réalisations, crucial pour cette région. « Aujourd'hui, les volumes non produits retournent dans la réserve de quotas régionale. Demain, les groupements devront avoir un oeil sur ces volumes, estime Alain Lahan, l'un des représentants. S'ils sont gérés par la seule entreprise, les réaffectera- t-elle ? Sous quelle forme ? En volume A ou en volume B ? etc. » Autant de questions auxquelles le Sud-Ouest souhaite une réponse avant de signer d'ici à mars.
CLAIRE HUE
(1) Les volumes et prix A et B sont aussi appliqués dans le Centre-Est et le Sud-Est. Ils le seront en avril dans le Nord-Pas-de-Calais. Les discussions sont en cours dans le Sud-Ouest.
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