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DÉMOGRAPHIE ET BÂTIMENT Des étables modernes et des éleveurs vieillissants

En 2014, la moitié des éleveurs aura plus de 50 ans.© CHRISTIAN WATIER

Nos bâtiments laitiers disposent d'un grand nombre de places disponibles pour absorber la restructuration et produire plus.

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Pour juger des forces et des faiblesses de la filière laitière française, le département économie de l'Institut de l'élevage (Idele) a analysé deux facteurs importants pour l'après-quotas : la démographie des éleveurs et les capacités de leurs bâtiments. Souvenez-vous, il était un temps où l'installation d'un jeune agriculteur sur deux se faisait en production laitière.

C'était les années 1990 avec des politiques ambitieuses d'accompagnement de la Pac, qui avaient notamment mis en place les mesures de préretraite liée à l'installation. Une époque révolue. Aujourd'hui, les DJA versées aux exploitations laitières ont chuté de moitié. En 2000, 38 % des chefs d'exploitation laitière avaient moins de 40 ans. En 2014, à la fin des quotas, les moins de 40 ans représenteront à peine 20 % et la moitié des éleveurs aura plus de 50 ans. L'Idele envisage alors deux scénarios pour 2035. Sans une nouvelle politique socio-structurelle, le nombre d'exploitations devrait continuer sa chute inexorable, soit environ 20 000 en 2035 (1 500 000 l de production en plaine). Avec une politique publique à nouveau ambitieuse à partir de 2014, on peut espérer garder 30 000 exploitations en 2035 (900 000 l en plaine). Sur le volet bâtiment, une enquête réalisée avec le ministère en 2008 montre que les deux tiers des vaches laitières françaises sont logées dans des bâtiments de moins de quinze ans et 35 % dans des bâtiments de moins de six ans. Toutes les zones ont été concernées par la politique de modernisation mais les capacités de production s'avèrent supérieures en plaine.

Un fort potentiel

En ne s'intéressant qu'aux 40 000 bâtiments de moins de quinze ans et de plus trente vaches, Idele estime que 840 000 places sont vides ou remobilisables au profit des vaches laitières. Des disponibilités plus que suffisantes pour absorber la restructuration tendancielle mais avec des disparités entre les zones. Ainsi, le Massif central, entré plus tard dans cette modernisation, n'a pas acquis cette marge de manoeuvre alors que les exploitations de plaine possèdent de grosses disponibilités, et donc un fort potentiel pour produire plus après les quotas. Les éleveurs de plaine français ont investi davantage par tonne de lait en bâtiments et équipements que la moyenne européenne (UE à 15) ou que leurs concurrents d'Allemagne du Nord (et de façon plus répartie entre les exploitations).

DOMINIQUE GRÉMY

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