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Milcobel en France La coopérative belge ne pousse personne dehors

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Les fake news portées par les réseaux sociaux ont la vie dure. Qu’on se le dise, Milcobel n’a aucune intention de ne plus collecter les producteurs français qui l’ont rejointe.

Sur ce point, les propos d’Eddy Leloup, directeur des achats lait et des relations producteurs, sont sans équivoque : « Milcobel n’a nullement l’intention de remettre en cause sa collecte de lait auprès de ses fournisseurs français qui sont des membres à part entière. En tant que coopérative, Milcobel respecte l’engagement mutuel passé avec ses membres. »

Pas de pénalités pour ceux qui partent

Pour autant, conforme à sa nouvelle stratégie de maîtrise de ses volumes, elle ne retient personne non plus.

Pour ceux qui le souhaitent, elle facilite même le départ avant la fin de leur contrat coopératif en ne leur appliquant pas de pénalités. Comme la ferme des « 1 000 vaches », d’autres coopérateurs français ont notifié leur résiliation à Milcobel pour motif strictement économique, avec un prix 38/32 de 280 € début 2020, puis de 270 € depuis le mois d’avril. Une situation d’autant plus difficile qu’ils ne bénéficient pas du même niveau de charges sociales, ni du forfait fiscal avantageux de leurs collègues belges. « La baisse du prix du lait, enclenchée depuis plusieurs années déjà, atteint un stade difficilement soutenable et sans réelles perspectives d’amélioration », indique Maurice Dedeken, éleveur. Après un préavis de trois mois, il est désormais collecté par la coopérative Laitnaa et récupérera le montant de ses parts sociales. D’autres ont rejoint le GIE Lait-Avesnois, soit une dizaine de producteurs au total.

Mais plus au nord, en Flandre, entre 10 et 15 exploitations se retrouvent sans alternative : « J’ai frappé à toutes les portes, sans succès, déplore une jeune agricultrice. Aucune laiterie de la région n’est prête à nous accepter. La situation est très dure à vivre, compte tenu des investissements que nous avions réalisés pour répondre à la politique de volume sans limite de Milcobel. »

Jérôme Pezon

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