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Collecte transfrontalière Quand Milcobel s’enrhume, les Français toussent

Belgique. Milcobel réfute les rumeurs de difficultés financières, alors que des éleveurs cherchent à partir pour retrouver du prix.

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Milcobel ne connaît pas la crise… C’est en tout cas ce qu’affirme la coopérative flamande, en réponse à la rumeur faisant état de grandes difficultés financières, qui la pousseraient à se débarrasser de ses sociétaires collectés en France (44 Ml) et en Wallonie, « Fakes news ! affirme, sans détour, Eddy Leloup, son directeur des relations producteurs. Tout le lait collecté par Milcobel provient de coopérateurs vis-à-vis desquels nous respecterons nos engagements, à l’exception d’un petit contrat d’approvisionnement qui s’achève en fin d’année et ne sera pas reconduit. » Il fait ici allusion au contrat passé avec la SAS créée par l’OP Danone du Nord (250 producteurs)… soit 30 Ml, quand même ! Cette dernière assure avoir compensé l’intégralité de ces volumes auprès d’un autre client, sans en dévoiler l’identité.

Ce qui est vrai, c’est que le prix du lait payé par Milcobel a décroché de son environnement. Cette situation a provoqué un changement de gouvernance et la définition d’une nouvelle stratégie. « L’incapacité à mieux payer les producteurs est liée à de trop faibles performances. Aussi, notre volonté est de sortir de la logique des volumes et de développer rapidement la valeur ajoutée à partir de l’outil existant. » Parmi les sources de valeur identifiées : augmenter la part de poudre de qualité pharmaceutique, aux dépens des poudres basiques, et renforcer de 30 % la production de mozzarella.

Dix producteurs recasés au GIE Avesnois-lait et Laitnaa

Ce qui est vrai également, c’est que la coopérative ne retiendra pas les éleveurs qui souhaitent la quitter pour trouver ailleurs un prix plus rémunérateur. « L’enjeu est de freiner la hausse de la collecte et, à ce titre, le maintien d’une collecte sans limite de volumes fait partie de l’évolution de nos plans stratégiques en cours d’élaboration. » Ainsi, une dizaine de Français ont rejoint le GIE Avesnois-lait et la coopérative de collecte Laitnaa. Coopérateurs historiques de Milcobel, ils partent en ayant récupéré leur capital social. L’exercice s’avère plus périlleux pour ceux qui, après avoir récemment rejoint le géant belge pour bénéficier d’une collecte sans plafond, souhaitent faire marche arrière pour retrouver du prix. Ils frappent notamment à la porte de la Prospérité Fermière, dont l’usine de Saint-Pol-sur-Ternoise est saturée. La coopérative du Pas-de-Calais n’a pas acté de décision concernant ces sollicitations.

Jérôme Pezon

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