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APRÈS LA REPRISE D'ENTREMONT-ALLIANCE Sodiaal et son indispensable « petite fleur »

Avec son nouveau partenaire General Mills, Sodiaal profitera du cash que lui rapportera ses 50 % dans Yoplait. Auparavant, ils étaient gelés dans le capital.

Devenu le deuxième collecteur français après le rachat d'Entremont, Sodiaal a plus que jamais besoin du cash généré par Yoplait pour s'autofinancer

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C 'est une rupture, la coopération regagne du terrain dans la filière » : François Iches, président de Sodiaal, n'a pas caché sa fierté en introduction de l'assemblée générale. Après la reprise d'Entremont- Alliance en tout début d'année, Sodiaal devient le deuxième opérateur laitier sur le marché français avec 13 000 producteurs et 4,1 milliards de litres collectés. Au final, 4 200 éleveurs bretons (93 % des anciens Entremont) ont choisi d'adhérer à la coopérative. S'y ajoutent 300 producteurs d'Auvergne et de l'Est. Dix sections et deux nouvelles régions ont donc été créées en Bretagne. Entremont, « une vieille dame endormie », selon son président François Bourdon, est une entreprise qui perdait de l'argent et qui en perd toujours : – 3,3 M€ sur les cinq premiers mois de 2011 (– 10 M€ sur la même période de 2010).

L'activité fromage a chuté de plus de 35 000 t en trois ans. À l'image du lait de consommation, l'emmental est un produit banalisé, mal valorisé car très concurrencé. Le projet Cap 2013 initié par Sodiaal est censé ramener Entremont sur la voie de la rentabilité en trois ans, avec une hausse de la production de 20 000 t. Un plan de réorganisation qui touche toutes les activités est en cours : réduction du périmètre industriel et, bien sûr, plans sociaux. Sans Entremont, le résultat courant de Sodiaal en 2010 est de 7,1 ME, en chute de 17 M€. En cause : l'activité lait de consommation de Candia, qui a encore perdu des parts de marché du fait de la concurrence allemande, et des difficultés à répercuter la hausse du prix du lait à la distribution (– 3,5 M€ de résultat courant en 2010).

La poule aux oeufs d'or

Beuralia, qui a également peiné à répercuter la hausse des cours du beurre, affiche un résultat négatif en 2010. C'est finalement l'activité produits industriels qui s'en sort le mieux avec un résultat de + 1,5 M€, malgré une saturation des tours de séchage qui a nécessité un dégagement sur le marché Spot, moins rémunérateur. Mais Sodiaal peut compter sur ses sociétés détenues à 50 % qui restent très profitables, Régilait et la CFR (Compagnie des fromages Richemont). L'apport au compte de 2010 est de 8,9 M€ (2,3 M€ en 2009). Et surtout la poule aux oeufs d'or Yoplait qui abonde à 28,2 M€ (27,4 M€ en 2009). Sodiaal, qui détenait cette perle à 50 % avec le fonds d'investissement PAI depuis 2002, est en passe de changer de partenaire en s'associant à l'Américain General Mills. Ce poids lourd de l'agroalimentaire mondial, déjà gérant de la marque Yoplait aux États-Unis depuis 1977, devrait aider son développement à l'international face au n° 1, Danone. Fait nouveau et de taille : les futurs bénéfices de Yoplait à partager avec General Mills ne seront plus intégralement réinvestis dans la marque, comme c'était le cas avec PAI. À partir de 2011, les 50 % de revenu mensuel en provenance des royalties sur la marque (Brand- Co) et les 49 % de participation annuelle au bénéfice de Yoplait opérateur (OpCo) seront versés en cash au groupe Sodiaal. Une manne financière que le président François Iches espère déjà supérieure aux 28 M€ de 2010.

DOMINIQUE GRÉMY

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