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LITTORAL NORMAND CONSEIL ÉLEVAGE « Un nouveau modèle économique à inventer »

À gauche, Thierry Hulmer, président, avec François Quesnel, directeur de Littoral Normand. © C.H.

À peine la fusion de trois des quatre Ocel normands entérinée, Littoral Normand conseil élevage travaille à jeter les bases de l'évolution technologique et génétique des prochaines années.

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C'est fait ! Les contrôles laitiers de Haute-Normandie, de la Manche et du Calvados ont fusionné le 28 avril, avec prise d'effet le 1er janvier 2015. Si, dans les faits, les trois Organismes de conseil en élevage (Ocel) fonctionnent ensemble depuis 2012 sous la bannière Littoral Normand conseil élevage, des obstacles fiscaux ont retardé cette fusion. « Nous sommes le deuxième organisme de conseil en élevage de l'Ouest et de France », énonce Thierry Hulmer, le nouveau président. « Nous réunissons nos forces pour innover et adapter nos services à l'évolution du secteur de l'élevage », complète François Quesnel, le directeur.

Une valorisation génétique des données enregistrées

Cela se concrétise par exemple par le lancement du service « Parage plus ». « Une étude de marché montre qu'il y a la place pour sept pareurs supplémentaires sur la zone de Littoral Normand. » La décision est donc prise de recruter un vétérinaire, de former des jeunes en 2014 et 2015 et d'investir dans des cages de contention équipées de tablettes tactiles, capables d'enregistrer les maladies du pied. « L'objectif est d'apporter à l'éleveur un diagnostic sur l'alimentation et les bâtiments pour améliorer la santé du pied. » Une démarche que suivent également les autres Ocel de l'Ouest. À terme, après le rapprochement des deux Arsoe du Grand-Ouest, l'autre objectif est de remonter les informations saisies vers une base de données qui leur sera commune. De là à imaginer leur valorisation génétique par la création d'index de concert avec les entreprises de sélection (ES), il n'y a qu'un pas... que les Ocel de l'Ouest veulent franchir. « Des discussions sont en cours avec les différents acteurs de la génétique. » En particulier avec Évolution.

La réflexion est identique pour les autres maladies. Elle pourrait aller jusqu'à la fusion des Ocel et des ES. Cette hypothèse a été évoquée il y a plusieurs mois entre BCEL Ouest et Évolution. L'idée est ajournée, pas enterrée. « Le temps passé à une fusion n'est pas consacré à d'autres projets. Construisons d'abord une collaboration », réfute Thierry Hulmer, également président de Seenergi, la récente union de moyens des cinq Ocel de l'Ouest.

Rebattre les cartes

Cette capacité à élargir le champ des données collectées et de les transformer en index génétiques pose la question de leur propriété. « Il y a peu de retours à l'éleveur alors qu'il en est la source. Il faut inventer un nouveau modèle économique, peut-être en les lui achetant. Une chose est sûre, il faut préserver notre système collectif à la française. Ces informations sont une mine pour demain. Elles peuvent se retrouver dans les mains de grands groupes privés. »

CLAIRE HUE

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