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Indexation génétique Le nouveau modèle économique reste à construire

Financement. Fini l’époque bénie où l’indexation était financée à 100 % sur fonds publics et indolore pour les éleveurs.

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La création par Races de France et Allice de GenEval, fin 2017, marque la première pierre du nouveau dispositif génétique français en cours de construction. Le nouveau règlement zootechnique européen est passé par là. Forte de treize salariés, cette structure a pour mission de calculer les index. La tâche était jusqu’alors assumée par l’Inra, financée à 100 % sur fonds publics. Indolore donc pour les éleveurs et leurs structures. Mais ce sera à l’avenir à eux de payer. Combien ? C’est l’enjeu des discussions en cours avec l’État.

Allice et Races de France estiment à environ 1,5 M€ le coût de l’évaluation des index telle qu’elle se fait aujourd’hui en bovins, ovins et caprins. Il n’intègre pas celui de leur diffusion, tâche aujourd’hui attribuée à Idele (pour laquelle il reçoit des fonds professionnels du FNE (1)) mais qui sera demain du ressort des Osue (2). Il n’inclut pas non plus les coûts de recherche et développement, mission que réalisent et continueront de réaliser l’UMT e-Bis et l’Inra pour GenEval.

1,5 M€ au moins à payer

Ce 1,5 million d’euros est un minima. Il comprend en effet la prestation de l’Inra pour l’utilisation de ses capacités de calcul et de stockage des données telle qu’estimée par Races de France et Allice. Mais son montant est jugé sous-évalué par l’institut. Les négociations vont bon train. Dans la future mécanique, ce coût d’indexation sera facturé par GenEval aux Osue. L’idée serait de faire payer chaque primo-indexation d’animal, les autres étant gratuites.

Pas sûr que l’État continue de subventionner l’indexation

Ce qu’il reviendra, au final, à payer aux éleveurs dépendra en partie des subsides que les Osue pourront glaner au titre de leurs nouvelles missions pour mener les programmes de sélection (tenue des livres généalogiques, certification de la parenté, contrôle de performance, indexation). ­

Concernant l’indexation proprement dite, l’affaire apparaît là plus délicate. Le ministère de l’Agriculture a fait savoir que s’il était prêt à accompagner la transition, il ne pourrait pas, à terme, continuer de subventionner une activité soumise à concurrence, comme l’indexation. À moins qu’il admette qu’elle relève d’un service universel et, à ce titre, justifie des crédits collectifs.

En guise d’alternative, certains imaginent aussi pouvoir utiliser de façon plus importante les fonds du FNE alimentés par tous les éleveurs.

La facture finale dépendra aussi du nombre d’éleveurs qui continueront de participer au programme de sélection. Plus ils seront nombreux, plus le dénominateur sera important et le coût acceptable.

Jean-Michel Vocoret

(1) FNE : Fonds national de l’élevage. (2) Osue : Organisme de sélection selon la législation de l’UE.

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