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PRIX DU LAIT Du nouveau à venir en 2011

Dès le mois de janvier, un indicateur de suivi de l'écart entre le prix du lait français et allemand sera mis en place.© SÉBASTIEN CHAMPION

L'accord d'août dernier a prévu de nouveaux indicateurs dès 2011. Tout n'est pas calé, loin de là. Quoi qu'il en soit, la hausse par rapport à janvier 2010 est inévitable.

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L'accord du 18 août dernier sur le prix du lait 2010, passé entre la FNPL et les transformateurs, a été globalement respecté, à quelques exceptions près. Cela aboutira à un prix moyen proche de 300 €/t, parmi les meilleurs de la décennie. Cet accord prévoyait de travailler sur de nouveaux indicateurs servant à guider le prix du lait livré à partir de janvier 2011. À un mois de l'échéance, qu'en est-il ? Pas de changement pour l'indicateur principal (dit F1), en place depuis des années et qui intègre les cotations des produits industriels à hauteur de 20 %, le marché des fromages exportés pour 20 % et un solde stable (sans variation) correspondant à la valorisation des PGC France. Cet indicateur d'évolution du prix sera transmis, comme à l'habitude, aux intervenants de la filière via les interprofessions régionales. S'y ajoutera celui de la valorisation beurre-poudre qui permettra aux entreprises de se positionner selon leur mix-produit. Ce sont les fameuses tranches de flexibilité entre 20 et 40 % de fabrication de PI. Fait nouveau, cette valorisation beurre-poudre pourrait servir aussi aux transformateurs qui ont choisi de payer les allocations provisoires sur cette base. L'accord d'août avait demandé à l'interprofession de travailler sur cette possibilité de prix différenciés. Cela n'a pas encore abouti. Aux entreprises d'établir leur propre modèle.

Accroché au prix allemand

Mais la grande nouveauté pour 2011, celle qui a tant fait réagir, sera l'accroche du prix français au prix allemand. Il s'agira d'abord d'une comparaison, au mois le mois, des statistiques officielles allemandes (ZMB) et françaises (FranceAgriMer), cette dernière devant être désaisonnalisée selon la méthode jugée la plus pertinente par les économistes du Cniel. Pour le mois de janvier, on utilisera les données disponibles de novembre 2010. Mais ce correctif ne s'appliquera qu'en dehors d'une plage neutre de 10 €/t. Autrement dit, seuls les écarts inférieurs ou supérieurs à 10 € amèneront à proposer un indicateur d'ajustement à la baisse ou à la hausse sur le prix français. Un deuxième tunnel de 8 €/t sera progressivement mis en place sur les prix moyens glissants. Enfin, il avait été demandé à l'interprofession de travailler sur un indicateur d'évolution des coûts de production. Ce travail a commencé mais rien n'est encore arrêté pour les trois familles. Cet indicateur est certes très attendu par certains producteurs, mais comment intégrer dans le prix du lait quelque chose d'aussi éloigné du marché physique des produits laitiers et d'aussi variable d'une exploitation à l'autre ? Et comment faire jouer les possibles baisses de charge ? Aujourd'hui, l'interprofession travaille sur l'indice bien connu Ipampa (indice de prix d'achat des moyens de production), mais aussi sur un rapport prix du lait/coût de production ou sur le rapport des marges entre la production laitière et les productions végétales pour mesurer le risque d'affaiblissement de la production laitière sur le territoire. Davantage qu'un indicateur, la notion de coût de production servirait de signal d'alerte afin de déclencher une clause de sauvegarde dans le cas où le prix du lait décrocherait avec une grande amplitude.

DOMINIQUE GRÉMY

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