Filière lait savoyarde Une régulation de tous gagnante pour tous

Confrontées il y a cinq ans à des excédents de lait et à la nécessité de dégager des volumes au prix Spot, les filières fromagères savoyardes AOP ont su réagir en mettant en œuvre une stratégie fondée sur une gestion de l’offre, une maîtrise de la qualité et de la communication. Cette politique a été rémunératrice pour les producteurs : + 70 € les 1 000 litres pour le lait à reblochon AOP entre 2012 et 2017, + 100 € pour le lait beaufort AOP, + 50 € pour le lait tomme et emmental IGP.

Des prix mais aussides volumes en plus

Premier à instaurer des règles de régulation de l’offre (RRO) en 2012-2013, le beaufort a été suivi par le reblochon, l’abondance et, tout récemment, par l’emmental, la tomme et la raclette de Savoie IGP. Ce dispositif, rendu possible par les avancées réglementaires obtenues à Bruxelles dans le cadre du paquet lait, permet de coller au mieux l’offre à la demande.

Cette régulation des volumes n’a pas empêché les filières fromagères de se développer. Mais elles l’ont fait à un rythme compatible avec l’évolution des marchés. « Les ventes de reblochon se sont accrues de 3,6 % entre 2012 et 2017 pour atteindre 16 713 tonnes en 2017 », précisaient les responsables du Syndicat interprofessionnel du reblochon lors de leur dernière assemblée générale.

« Le différentiel de prix Savoie France s’est accru de 50 € les 1000 litres sur les dix dernières années, observe Patrick Ramet, responsable savoyard. Nos filières sont de moins en moins dépendantes du marché national. Nos cahiers des charges fondés sur l’origine, la tradition, la proximité et la qualité correspondent aux attentes des consommateurs. »

Selon une étude du CERFrance Savoie-Haute-Savoie, réalisée sur toute la Savoie entre 2013 et 2017, même les exploitations savoyardes qui sont restées stables en volumes, ont progressé en efficacité économique. Cette évolution est liée avant tout à la valorisation du lait.

Anne Bréhier