ASSURANCE PRAIRIE Utile en 2015 pour limiter les dégâts
Bilan plutôt satisfaisant du Gaec des Espaliers, dans la Meuse. Il est l'un des 85 élevages à avoir bénéficié de la première assurance prairie, lancée par Pacifica.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Après trois années de test, Pacifica, l'assureur dommages de Crédit agricole, a proposé en 2015 une assurance prairie, une première. Un timing parfait au vu de la sécheresse subie ce dernier été. Sur 321 contrats souscrits, 85 ont fait l'objet d'une indemnisation, soit 5 000 ha pour un montant moyen de 71 €/ha et une cotisation entre 10 à 13 €/ha selon l'assureur. La spécificité de ce contrat réside dans l'indice de production fourragère (IPF) développé en collaboration avec Airbus Defence and Space. Il permet de mesurer par satellite la production d'herbe. Prises entre février et octobre, les mesures de pousse de l'herbe sont comparées à la moyenne olympique des cinq dernières années (la meilleure et la moins bonne sont retirées) pour constater, s'il a lieu, un déficit d'herbe. Chaque assuré définit un capital à assurer par hectare ainsi qu'un niveau de franchise, ces deux paramètres définissant le coût de l'assurance et le niveau d'indemnisation.
Au Gaec des Espaliers, à Bantheville (Meuse), Jean-Christophe Cornette et Aurélien Jacquet, associés d'un élevage de vaches prim'holsteins et charolaises, sont plutôt satisfaits de leur première expérience en tant qu'assurés « prairie ».
« 2 200 € d'indemnisation pour 54 hectares assurés »
« Nous recherchons de la sécurité pour l'herbe, même si beaucoup de nos terres sont cultivées, explique Jean-Christophe. En 2015, cette assurance nous a coûté 6,50 €/ha après déduction de la subvention Pac. Nous avons été indemnisés de plus de 40 €, soit 2 200 € pour 54 ha et un déficit d'herbe de 34 %. »
Un regret subsiste quand même. « À cause du retard de la pousse, nous avons fait en octobre la deuxième coupe, habituellement récoltée en juillet. Au lieu d'en faire du foin, nous avons dû l'enrubanner, ce qui coûte plus cher. Le système d'assurance prend en compte la quantité d'herbe, mais pas les conditions de récolte, dont les coûts peuvent beaucoup varier. Cela demande aussi plus de travail de nourrir les bêtes aux prés. »
« Nous avons touché une avance dès septembre »
Au-delà de cette limite s'ajoute le principe même du calcul de la moyenne : si les sécheresses deviennent très fréquentes, elles deviendront également la moyenne. L'intérêt d'une assurance pourrait alors être revu à la baisse. Jean-Christophe dresse un bilan positif : « Nous avons touché 2 200 € d'avance sur indemnisation dès septembre, à un moment où nous affichions un déficit d'herbe de 45 %. Cela a permis l'achat d'aliments. De plus, nous ne payons la cotisation qu'après avoir perçu l'indemnisation. C'est bien pour la trésorerie. L'an prochain, nous renouvellerons probablement notre assurance prairie. » Pacifica annonce déjà que cette assurance sera proposée dans tous les départements français pour 2016.
ÉMILIE AUVRAY
Pour accéder à l'ensembles nos offres :