RÉDUCTION DES ANTIBIOTIQUES EN ÉLEVAGE Le plan Écoantibio 2017 commence à payer
Les efforts déployés par les vétérinaires permettent de réduire le recours aux antibiotiques en vue de préserver leur efficacité thérapeutique.
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L'investissement de la profession vétérinaire dans la lutte contre l'antibiorésistance porte ses fruits. Pour accompagner les praticiens, la SNGTV diffusera de nouvelles fiches de bonnes pratiques d'usage des antibiotiques et participera à une campagne de communication visant à promouvoir la vaccination. Il s'agit d'un enjeu de santé publique : limiter le recours aux antibiotiques pour empêcher le développement de bactéries résistantes. D'ores et déjà, l'objectif d'une réduction de 25 % en cinq ans fixés par le plan Écoantibio 2017 est en bonne voie. Dans la filière bovine, l'exposition aux antibiotiques a diminué de 5 % en 2014 et de 12,7 % en 2013. La France est ainsi le deuxième pays européen en matière de réduction des consommations. « Sur le terrain, nous sommes en phase avec les objectifs du plan, souligne Jacqueline Bastien, présidente de la commission médicament vétérinaire à la SNGTV. Dans le détail, des efforts restent à faire sur la réduction de l'utilisation des fluoroquinolones dont l'exposition n'a diminué que de 1,5 %. » Ces antibiotiques considérés comme critiques au même titre que les C3C4G, souvent utilisés pour leur délai d'attente nul dans le lait, représentent le dernier recours en médecine humaine contre des bactéries multirésistantes. C'est pourquoi, pour conserver l'efficacité de cet arsenal thérapeutique, un décret est en préparation dans le cadre de la loi d'avenir pour en restreindre l'usage. « Leur prescription ne devrait être possible qu'après un examen clinique, conforté par une analyse bactériologique », poursuit-elle.
Les médicaments en libre accès sur internet ?
Cette mission pourrait être mise à mal par une proposition de la Commission européenne visant à autoriser la vente sur internet de médicaments hors antibiotiques, tels que les antiparasitaires, comme cela se pratique en Grande-Bretagne. « On ne peut que s'étonner de cette révision de la réglementation, car l'apparition de résistances aux antiparasitaire est aussi un problème réel », rappelle Christophe Brard, président de la SNGTV. Le gouvernement français s'oppose à cette disposition et demande que seuls les médicaments non soumis à prescription puissent être vendus sur internet. Un gouvernement qui souhaite aussi impliquer les vétérinaires privés dans le dossier du bien-être animal, en intégrant cette notion dans le cadre de la visite sanitaire d'élevage. Un plan bien-être 2015-2020 est d'ailleurs en cours de validation et il vise clairement la production agricole.
JÉRÔME PEZON
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