Sud-Ouest Terra Lacta tourne le dos aux années tourmentées
Restructuration. En 2013, la coopérative du Sud-Ouest s’est reconfigurée en se rapprochant de Savencia. Elle va mieux.
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Terra Lacta a le sourire. Après cinq années tourmentées, la coopérative du Sud-Ouest retrouve des eaux plus calmes. Elle dépasse le million d’euros de résultat net consolidé en 2016, contre 0,1 et 0,7 million d’euros les deux précédentes années. Des produits industriels et des PGC mal valorisés, fabriqués dans des usines qui souffraient d’un manque d’investissements, compromettaient son avenir.
En 2013, elle trouve sa porte de sortie par un rapprochement avec Savencia. Le fromager s’engage à moderniser les outils industriels et signe un contrat de collecte de dix-neuf ans pour le lait de vache et de chèvre (706 Ml et 107 Ml en 2016). En contrepartie, les activités de beurre, crème, caséine et poudre rentrent dans le giron de sa filiale, la Compagnie laitière européenne. Terra Lacta y prend 5 % de parts. L’activité fromages de chèvre et vache, elle, est gérée dans une filiale commune. En revanche, le lait UHT reste dans le panier de la coopérative.
Prix du lait : du mieux
« Savencia a tenu parole en investissant une quarantaine de millions d’euros dans les outils industriels, indique Alain Lebret, le président. Cette restructuration couplée à l’effort de modernisation et de professionnalisation de nos services et filiales commence à porter ses fruits. » Côté prix du lait, la situation s’améliore aussi. Selon notre observatoire, de bonne dernière l’an passé (tranche 2 de flexibilité avec Savencia), la coopérative revient doucement dans le peloton grâce à un prix de base entre 305 et 315 € au premier semestre et 330 € au troisième trimestre (p. 34).
Un fonds d’investissement pour maintenir la collecte
Elle rejoint le groupe des 320 à 325 €/1 000 litres sur les douze derniers mois, devant La Prospérité fermière et Sodiaal Sud-Est. « Les négociations en cours avec Savencia sur la nouvelle formule de prix visent à plus coller au marché, tout en défendant le revenu des producteurs. La prise en compte d’un indicateur de marge est une piste intéressante (lire aussi ci-contre). »
Terra Lacta s’inquiète du recul de sa collecte (p. 9). En zone de déprise laitière, jusqu’à présent, elle réussissait bon an mal an à compenser la baisse du nombre d’adhérents par plus de lait par producteur. La coopérative pressent que cela ne sera plus le cas. Pour maintenir les livraisons, elle réfléchit à la mise en place d’un fonds d’investissement avec d’autres opérateurs régionaux : système de caution, prêt sur cinq ans, etc. Le fonds pourrait être lancé cet automne.
Claire HuePour accéder à l'ensembles nos offres :