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COOPÉRATIVE LAITIÈRE DE BOURGOGNE Pas d'avenir sans partenaire

L'atelier de transformation de Sainte-Marie-la-Blanche, construit il y a deux ans et demi, est en vente.

La filière laitière bourguignonne, qui a perdu des exploitations ces dernières années, est fragilisée un peu plus par les difficultés de la CLB.

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Difficile pour beaucoup, la conjoncture laitière l'est doublement pour les adhérents de la Coopérative laitière de Bourgogne, confrontés aux difficultés financières de leur entreprise. Handicapée par une zone de collecte très étendue et éclatée en Côte-d'Or et Saône-et-Loire, et par des choix stratégiques antérieurs hasardeux, la CLB (une vingtaine de millions de litres) est à la peine. Ces derniers mois, les rumeurs de dépôt de bilan se sont répandues. Dans le cadre d'une conciliation, un médiateur a été désigné pour élaborer un protocole d'accord avec les créanciers. « Nous ne sommes pas en situation de cessation de paiement, affirme François Bethouard, le nouveau président qui a repris courageusement les rênes de la petite coopérative dans la tourmente. Les paies du lait sont versées, à un prix certes insatisfaisant pour les 41 producteurs. » Depuis la fin du contrat avec Danone (2012-2013), le lait était exporté majoritairement en Italie chez Granarolo au prix du lait Spot italien. « En juin dernier, la fromagerie Lincet (Yonne), à qui nous vendions 5 millions de litres à un prix plus intéressant, a rompu son contrat de cinq ans. Nous étions à mi-terme. »

Pour éviter que la situation financière ne se dégrade, la priorité est de se défaire au plus vite de l'outil de transformation de yaourts et de produits frais construit il y a deux ans et demi et qui perd de l'argent. Implanté à Sainte-Marie-la-Blanche, près de Beaune, l'atelier devait apporter de la valeur ajoutée au lait chèrement collecté.

300 000 litres transformés au lieu du million prévu

Il n'a pas atteint ses objectifs : au lieu du million de litres, le volume valorisé plafonne à moins de 300 000 litres. L'enjeu est de trouver rapidement un repreneur et de signer un protocole d'accord avec les banques. Quelques fromagers locaux auraient été contactés. 2,5 millions d'euros avaient été investis dans l'outil avec l'appui des élus locaux, très favorables au développement des circuits courts, et le soutien financier de l'État et des collectivités locales.

À moyen terme, pour pérenniser l'activité de ses adhérents, la CLB entend se rattacher ou fusionner à un groupe plus important. « On ne continuera pas tout seul », avance François Bethouard. Parmi les partenaires potentiels, Sodiaal auquel la CLB avait été associée via Orlac entre 1978 et 1998, est cité en premier. À l'époque, la CLB avait choisi de quitter le groupe pour « reprendre son autonomie ».

Pour l'instant, à l'instar de ses concurrents qui collectent déjà dans la région (Danone, Senagral), Sodiaal a fait savoir qu'elle n'avait pas besoin de lait supplémentaire. En attendant de trouver un partenaire durable, en espérant que le marché du lait spot se relève, il va falloir durer.

ANNE BRÉHIER

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