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CONGRÈS DE LA FNPL En 2015, faire bouger la contractualisation

Avec les AOP de bassin, « l'enjeu est d'avoir la connaissance des volumes produits sur un territoire par les collecteurs. »© FLORENCE JACQUEMOUD

La FNPL se prononce pour des contrats collectifs et non cessibles, et la création d'AOP de bassin, lieu d'échange et d'information.

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A quelques jours de la fin des quotas, la FNPL, réunie en congrès à Albi (Tarn), a rappelé les fondamentaux de son syndicalisme : la défense du prix du lait et la présence des éleveurs sur tout le territoire. Mais sans gestion administrative des volumes et dans une Pac libéralisée, l'action syndicale va changer de modèle. Le débat d'orientation qui a eu lieu à Albi avait pour objectif de « poser les jalons de l'organisation de la filière laitière pour ne pas être demain de simples observateurs ». Ce projet fera l'objet d'un livre blanc. Le premier axe porte sur la rénovation des contrats. « La fin des quotas serait presque un non-événement si la contractualisation laitière, qui souffle sa 5e bougie, faisait totalement ses preuves. Force est de constater que la relation contractuelle n'est pas toujours équilibrée », a rappelé Thierry Roquefeuil dans son discours de clôture. Car cela a été dit et répété à Albi : « Le contrat individuel n'assure pas une protection du producteur face à son transformateur. La FNPL demande donc la mise en place de contrats collectifs, signés entre l'OP et le collecteur privé, qui seront par nature non cessibles et non marchands. » Et la loi d'avenir adoptée récemment peut les rendre obligatoires. Une position désormais claire de la FNPL qui ravit les JA, mais peut-être pas tous les producteurs, ceux de l'OP Lactalis Grand-Ouest notamment (voir p. 20).

Créer de la concurrence

« La fin des quotas doit être l'occasion de faciliter la mobilité des producteurs et de créer de la concurrence entre transformateurs », insiste Thierry Roquefeuil. Pour y parvenir, la FNPL souhaite que les OP s'organisent en AOP de bassin. « L'enjeu est d'avoir la connaissance des volumes produits sur un territoire selon le collecteur. » À l'image de la structuration des producteurs bavarois ? La route apparaît encore longue dans une France laitière où 60 % des éleveurs livrant à un privé ne sont pas réunis en OP. Quid aussi de ces OP qui n'affichent aucune envie de sortir du giron de leur transformateur ? De même, les producteurs sont-ils prêts à renoncer à leur contrat individuel, susceptible de donner de la valeur à leur ferme ? Enfin, comment les coopératives seront-elles impliquées dans cette gestion territoriale des volumes ?

Les propositions de l'audit

Avouons que ce n'est pas d'une grande clarté pour tout le monde. « 2015 sera l'année de vérité pour la contractualisation laitière. C'est pourquoi la FNPL a demandé au ministre de l'Agriculture un audit sur l'ensemble des contrats et l'organisation des producteurs. Cet audit doit pouvoir proposer des solutions concrètes avant les premiers renouvellements des contrats. » Dans ce débat, on en oublierait presque le risque majeur de la fin des quotas qu'est la volatilité. La FNPL rappelle la nécessité « d'outils de gestion efficaces et réactifs en Europe », mais pouvons-nous y croire encore ? Il aura fallu l'intervention provocante de Christophe Hamon, directeur de Breiz Europe, groupe de lobbying de l'agroalimentaire breton à Bruxelles, pour rappeler que la première protection contre la volatilité est la compétitivité du producteur et qu'il faudrait commencer par travailler les coûts de production. Ce n'était pas à l'ordre du jour.

DOMINIQUE GRÉMY

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