L'APRES-QUOTAS ET URCVL Rhône-Alpes dans l'expectative
Sans l'URCVL, la question de l'avenir du lait dans la région après les quotas est posée.
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La reprise par Sodiaal de la laiterie de Ville franche sur- Saône, dans le Rhône (filiale de l'URCVL gérée dans le cadre d'une union de coopératives), devrait contribuer à boucler le difficile et long dossier du démantèlement de l'URCVL. Avec 70 % des litrages transférés à de nouvelles entreprises le 1er avril dernier, le dossier n'était pas encore finalisé fin juin. Avec l'argent issu de la libération des réserves de l'union de coopératives (estimées à 4 M€) et la vente de la laiterie, cette opération devrait permettre à l'URCVL de trouver les moyens dont elle a besoin pour rembourser le capital à ses anciens sociétaires et financer le plan social en cours (une soixantaine de salariés concernés). L'implication de Sodiaal devrait, en outre, aider à la reprise de certains litrages non encore affectés définitivement, comme c'est le cas, par exemple, dans la zone fourme de Montbrison, dans la Loire.
Fin juin, à quelques jours de l'assemblée générale de l'Union de coopératives de Ville franche-sur- Saône, rien ne semblait s'opposer à cette cession.
Candidats à une reprise directe de la laiterie dont ils sont les principaux fournisseurs (une quinzaine de millions de litres collectés dans soixante-dix exploitations sur une zone aux deux tiers classée défavorisée), les producteurs de la coopérative Vallée Saône-Azergues semblaient s'être résignés à cette issue. Non sans quelque amertume toutefois.
« La vente de la laiterie à Sodiaal, pour 1,5 M€ seulement, constitue une occasion loupée de reprendre notre destin en main, estime Dominique Despras, producteur laitier et ancien président des JA de Rhône-Alpes. Au lieu de recréer de la valeur ajoutée et des liens de proximité avec les consommateurs, nous allons être intégrés dans un groupe qui pèse 3 milliards de litres de lait. Le site va être spécialisé sur le lait bio. » Un positionnement proche de celui imaginé par les producteurs locaux dans leur propre projet.
Dans l'Ain, après le transfert des producteurs URCVL à la Fromagerie du Leyment, des interrogations subsistent également. Joseph Jacques Dominici, son propriétaire, a annoncé son intention de vendre son entreprise (une centaine de millions de litres transformés en emmental).
Qui va racheter la laiterie du Leyment et sa fabrication d'emmental ?
« Performante techniquement et économiquement, la fromagerie trouvera un repreneur, estime un producteur du secteur. Mais le rachat de l'outil par Sodiaal, Lactalis ou un autre, ne constituera qu'une solution à court terme. Alors que le prix du lait a été payé 265 €/1 000 l en avril et en mai dernier (un niveau insuffisant, certes, mais supérieur à ce qu'il était avec l'URCVL), la question posée est celle de l'avenir du lait dans notre région. Avec des structures d'exploitation hétérogènes, des contraintes climatiques et les coûts de production qui sont les nôtres, que faut-il faire pour rester dans un marché libéralisé ? Il n'est pas sûr que la contractualisation réponde à cette question. »
ANNE BRÉHIER
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