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REPRENEUR D'ENTREMONT-ALLIANCE Sodiaal poursuit son redressement

© HERVÉ COSTE

Excepté le lait de consommation, toutes les activités du groupe ont progressé en 2009. Seule ombre au tableau : l'impact des 130 Ml du contrat rompu par Entremont dans l'est.

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Troisième exercice dans le vert pour Sodiaal. Le repreneur officiel d'Entremont poursuit son redressement avec un résultat hors Yoplait de 24,1 millions d'euros en 2009. Même si la performance reste modeste au regard du chiffre d'affaires (2 486 M€), elle est appréciable pour un groupe très engagé sur le lait de consommation (44 % de ses ressources laitières), secteur très éprouvé l'an dernier. Certes, les importations de lait allemand ont fait mal, entraînant une baisse du chiffre d'affaires de Candia- Orlait de 4,2 % et de son résultat de 39 %. Mais ce dernier reste positif (11,9 M€). Toutes les autres activités du groupe voient leurs résultats progresser. Les fromages de CFR, né du rapprochement avec Bongrain, qui avaient coûté 7,9 M€ à Sodiaal en 2008, lui rapportent 3,5 M€. Idem pour le beurre-poudre de Beuralia, Nutribio (codétenues avec Entremont) et Régilait. Tout juste à l'équilibre en 2008 (- 0,1 M€), il dégage 2,5 millions d'euros de bénéfices. Seule ombre au tableau, l'impact des 135 Ml du contrat dénoncé par Entremont qui, jusqu'au 31 décembre 2008, approvisionnait son usine de Langres (Haute-Marne). Achetés au prix interprofessionnel mais vendus sur le marché Spot, ces litrages coûtent 16 M€ sur les 18 de pertes exceptionnelles à digérer par le groupe. Ces dernières pèsent lourds dans le résultat final de Candia, CFR, Beuralia, Nutribio et Régilait, ramené à 6,6 M€. On voit là tout le chemin qu'il reste à parcourir pour que Sodiaal devienne un groupe vraiment profitable. Difficile dans ces conditions de ne pas le voir, une fois le rachat d'Entremont bouclé, chercher des partenaires pour redresser le numéto un de l'emmental français.

Difficile aussi de l'imaginer se séparer de ses parts dans Yoplait pour financer ce redressement. Il apparaît plus que jamais vital pour le groupe d'y garder un pied pour continuer de « tirer les bénéfices » de cette entreprise redevenue très rentable sous la direction de PAI. En 2009, Yoplait a sorti un résultat de 54,8 M€ (37,6 M€ en 2008) dont la moitié revient à Sodiaal. Ces 27,4 M€ sont à apprécier au regard des 533 Ml de lait utilisés sur les 3 000 Ml de ressources du groupe et des 24,1 M€ dégagés par les 2 467 Ml restants.

Un endettement en hausse de 50 % mais qui reste dans les normes

Il est encore plus stratégique pour Sodiaal d'obtenir le comanagement de la « Petite fleur » qui lui échappe. Car cela le prive du cash que devrait lui rapporter ses 50 % dans Yoplait et qui, chaque année, sont gelés en augmentation de capital. Ce cash aurait été précieux en 2009 pour auto financer une partie des 20 M€ injectés dans ses usines, la fin de la montée en puissance dans le capital d'Orlait (que Sodiaal détient désormais à 51%) ou le rachat de Comalait Industrie. À défaut, la coop a encore recouru à l'emprunt. Son endettement net est passé de 76,8 à 115,6 M€ en 2009. Cet endettement net, qui pesait 24 % des capitaux propres en 2008, s'élève désormais à 32 %, un ratio encore très convenable.

JEAN-MICHEL VOCORET

* Résultat courant avant impôt : 19 M€ en 2008, 6,1 en 2007, - 6,1 en 2006, - 13,9 en 2005.

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