LAIT BIO Les prix 2015 peinent à franchir les 440 €/1 000 l

Les marchés des produits laitiers bio sont dynamiques avec des croissances en volume de 4 à 8 % selon les produits. L'offre peine à suivre. Et pourtant, les prix à la production fléchissent en 2015. Contrairement aux Allemands (455 € en moyenne en 2015), les industriels français ont du mal à déconnecter le bio du conventionnel, avec maintenant un écart de 130 €.

C'est le constat que dresse l'OP Seine et Loire. Elle compte 220 adhérents livrant à quatre laiteries du Grand Ouest. Pour eux, la baisse s'élève en moyenne à 17 € quand l'OP visait a minima une stabilisation.

Triballat Noyal (Ille-et-Vilaine) vient en tête à 442 €, suivi par la laiterie Saint-Père à 440 €. Montsûrs est à 438 € et Lactalis à 435 €. Les livreurs de cette laiterie avaient fait monter la pression en octobre pour se rapprocher de leur objectif de 450 €. Mais l'industriel n'a pas cédé.

Du côté des coopératives, la situation n'est pas meilleure. Avec un prix à 465 € sur le dernier trimestre, Biolait devrait finir l'année autour de 430 €. Eurial est au-dessus, à 435 €. Mais il s'agit d'un prix d'acompte qui n'intègre pas un éventuel complément en fonction des résultats des coopératives.

Concurrence des MDD

Les entreprises avancent l'argument d'une concurrence des produits sous marques de distributeurs qui prennent des parts de marché avec des prix plus faibles. Selon Ivan Sachet, animateur de l'OP, les prix à la consommation devraient évoluer entre 0 et - 2 % contre un recul de 4 % à la production. Pour 2016, l'OP revendique un prix moyen de 450 € au minimum. De nouvelles adhésions devraient la renforcer.

Pourtant, on sent une reprise d'intérêt pour le lait bio. Eurial souhaite augmenter sa collecte. Et Lactalis aurait l'intention de remettre en place une prime à la conversion en 2016.

PASCALE LE CANN