LAIT DE CONSOMMATION Il faut sauver le lait UHT français
Pour contrer la hausse des importations d'Allemagne et de Belgique, la filière a créé un logo : « Lait collecté et conditionné en France ».
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La filière française du lait de consommation est en danger. Ce pan important de la transformation (environ 11 % des fabrications) subit un recul de consommation. Sur la seule année 2014, la baisse est de 2,9 % en volume.
Tous les circuits de distribution sont concernés mais plus spécifiquement le hard discount (- 10,5 %). Le coeur du marché, le lait UHT standard, est particulièrement concerné par cette baisse. La raison principale serait la désaffection des Français pour le petit déjeuner. À ces conditions de marché difficiles s'ajoute une collecte laitière européenne en hausse qui se heurte à l'embargo russe.
Une réponse à l'attente des consommateurs
La concurrence communautaire est donc exacerbée et les opérateurs français constatent depuis quelques mois une hausse massive des importations, notamment en provenance d'Allemagne et de Belgique. Pour les mois de septembre à novembre 2014, ces importations de laits liquides ont bondi de 38,4 %, soit 16 millions de litres supplémentaires, le tout alimenté par une guerre féroce entre les enseignes de distribution. Et le repli des exportations (- 2,7 % en 2014) ne compense évidemment pas ces volumes qui saturent davantage le marché hexagonal. Alors, les professionnels français de la filière (réunis au sein de Syndilait) se sont mobilisés pour créer un nouveau logo : « Lait collecté et conditionné en France ». Rappelons que c'était l'un des engagements du pacte laitier initié par la FNPL et soutenu par les pouvoirs publics. Cette identification « made in France » répondrait aux attentes des Français qui, selon le Cniel, sont 84 % à juger important de connaître l'origine de leur lait et 51 % à s'estimer mal informés sur ce point. Un consommateur français sur deux aurait déclaré privilégier les produits fabriqués en France car, selon eux, de meilleure qualité. Ce nouveau logo devrait donc accompagner ce patriotisme économique, et conforter les ventes de nos laiteries. Il s'agit d'un projet collectif, censé engager l'ensemble de la filière. Syndilait annonce que plus de 50 % des laits collectés et conditionnés en France pourraient avoir ce logo sur leurs emballages à la prochaine rentrée. Les produits de marque, les premiers prix, mais aussi les MDD sont concernés. Carrefour, Système U et peut-être Intermarché soutiendraient cette initiative. Le groupe Sodiaal et sa marque Candia s'inscrivent dans la démarche. Interrogé par nos soins, Lactalis (qui n'adhère pas à Syndilait) n'a pas souhaité s'exprimer sur la possibilité ou pas d'associer sa marque leader (Lactel) à ce logo collectif.
DOMINIQUE GRÉMY
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