PARTENARIAT LAITIER NORMANDIE-MALI « Produire en s'inspirant du savoir-faire normand »
La consommation de lait progresse au Mali. En mission en Normandie en juin, ces deux éleveurs cherchent des solutions pour produire du lait en période (très) sèche.
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E n inséminant nos races locales - le zébu et la ndama - avec des semences de taureaux de race normande, les éleveurs maliens qui souhaitent développer la production laitière ont trouvé une partie de la solution. Le potentiel des métis est de 7 à 14 litres par jour contre seulement 2 à 3 litres en races locales. Notre principal facteur limitant reste la production et la conservation de fourrages pour assurer l'alimentation durant la période sèche », détaille Soumaïla Camara, secrétaire général de l'Association des organisations professionnelles de la région de Koulikoro. Il élève 12 laitières en race locale. Il était en mission en Normandie en juin dans le cadre d'un partenariat avec l'association Agriculteurs français et développement international Normandie. Objectif : identifier des itinéraires fourragers transposables au Mali.
Pluies entre juin et octobre
« Nous ne recevons de l'eau qu'en saison des pluies, c'est-à-dire entre juin et octobre. La production laitière est donc très saisonnière. Elle continue un peu dans l'arrière-saison, mais dès qu'il n'y a plus de fourrages, c'est la fin. C'est pourtant à ce moment-là que les prix du lait remontent », déplore son collègue Nianklé Coulibaly, président d'une coopérative laitière. « La région de Koulikoro est proche de la capitale Bamako. Cela représente un marché important. La demande en lait est en hausse avec des besoins toute l'année. À nous d'y répondre. » Bien qu'étant pauvre, le Mali connaît une croissance économique régulière d'environ 5 % par an. La population y augmente, notamment à Bamako. « Il est crucial pour nous de produire du lait toute l'année. C'est en trouvant une réponse à la production et à la conservation des fourrages que nous y arriverons », assure Nianklé Coulibaly. Sauf que pendant la saison des pluies, la main-d'oeuvre est concentrée sur les cultures vivrières. De plus, il y est très compliqué de mener des chantiers de fenaison. Les récoltes d'arrière-saison, quant à elles, donnent des fourrages aux valeurs alimentaires très faibles.
Des essais fourragers au Mali avec l'Afdi Normandie
« Nous avons besoin d'itinéraires techniques qui permettent de récolter au moment opportun, complète Soumaïla Camara. Sur place, en partenariat avec l'Afdi Normandie, nous menons des essais fourragers pour tester différentes techniques et différentes espèces, comme le haricot et des plantes de brousse. » Et Nianklé Coulibaly d'ajouter : « Nous voulions trouver en Normandie des dispositifs transposables et des éléments de réflexion pour progresser dans la limite de nos possibilités. Nous avons vu comment les éleveurs français s'organisent pour le stockage des fourrages. L'ensilage d'herbe nous semble une piste prometteuse. »
CAMILLE MICHEL
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