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POUR PESER DANS LA CONTRACTUALISATION Des groupements de producteurs du nord officialisent leurs statuts

Les éleveurs qui livrent leur lait à l'usine Danone (Nord) et ceux livrant Novandie (Pas-de-Calais) ont organisé leur assemblée générale constitutive.© STÉPHANE LEITENBERGER

Des éleveurs du Criel Nord-Picardie et Ardennes tentent de mettre en application le projet FNPL 2015.

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La zone du Criel Nord-Picardie- Ardennes est devenue le terrain d'expérimentation du Projet FNPL 2015. Au coeur de ce dernier, pour aborder la contractualisation dans un rapport de force moins déséquilibré avec les transformateurs : le regroupement des producteurs. Certes, des groupements existaient déjà dans cette région, mais seulement sur le papier pour certains en l'absence de statut juridique, condition sine qua non pour discuter volume et prix au nom des producteurs. Cette situation va changer.

En décembre dernier, deux groupements ont officialisé leurs statuts en créant chacun une association loi 1901. « Lors de notre assemblée générale constitutive, 150 éleveurs sur 820 étaient présents, confie Gilles Durlin, président des producteurs Danone approvisionnant Bailleul (Nord). Tous ont signé un bulletin d'adhésion. Ils donnent ainsi mandat à l'association pour les représenter auprès de la laiterie. » Reste à faire signer les autres. « Notre objectif est d'atteindre un seuil de 70 à 80 % d'adhérents pour avoir une vraie légitimité, explique Emmanuel Lepecquet, président du second groupement. Ce dernier livre le site Novandie (filiale du groupe Andros) de Vieil-Moutier (Pasde- Calais). Mais la future loi de modernisation agricole pourrait autoriser un groupement à représenter la totalité des producteurs à partir d'un seuil de 50 %. » Le troisième groupement sur la zone du Criel, celui de Lactalis- Cuincy (Nord), n'a pas eu besoin d'être officialisé. Il avait sauté le pas quand Nestlé l'avait cédé au groupe lavallois.

Créer un contre-pouvoir

Même si les coopératives constituent déjà des organisations de producteurs, certains de leurs adhérents n'hésitent pas non plus à se rassembler. C'est le cas de La Prospérité fermière (Pas-de-Calais). « Les quinze administrateurs oublient parfois l'intérêt des éleveurs et ne pensent qu'à l'outil industriel. Nous avons donc créé un groupement de producteurs indépendants », déclare Benoît François, l'un des représentants. Il n'a pas de réel statut juridique, mais semble avoir du poids. En 2009, son existence a permis d'obtenir un surplus de 6 /1 000 l. Du côté de Boulogne et de Calais, un groupe d'éleveurs tente aussi de créer un contre-pouvoir face à Sodiaal Union Nord. « Mais la collecte s'étale sur un vaste territoire et il est difficile de s'organiser », déclare Thierry Maillard, un éleveur. Cette coop est l'un des seuls transformateurs à ne pas respecter la grille de prix du Criel en 2010.

Le but de ces groupements est maintenant de se rassembler au sein d'un bassin de production. « Les coopératives ou les privés, se sont regroupés au sein d'Atla(1). Les producteurs doivent les imiter pour que le rapport de force soit équilibré », conclut Emmanuel Lepecquet.

NICOLAS LOUIS

(1) Association de la transformation laitière.

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