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PROJET DE PARC NATIONAL EN BOURGOGNE-CHAMPAGNE « Non à la mise sous cloche de nos exploitations ! »

« Avec ce projet de parc national, c'est un mode de vie qu'on veut nous imposer. Nous ne sommes pas contre le parc, mais il doit se faire sans les terres agricoles, comme c'était prévu initialement en 2009 », déclare Annette Richard.©A.B.

Avec ses collègues de Haute-Marne et de Côte-d'Or, Annette Richard se bat contre le projet de parc national des forêts de Bourgogne-Champagne.

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Bien connue des concours simmentals, Annette Richard s'est engagée contre le projet de parc national naturel des forêts de Bourgogne-Champagne. « Dans notre région où les îlots de terre et de prés alternent avec les forêts, notre agriculture est menacée de sanctuarisation », estime la présidente du syndicat simmental de Haute-Marne engagée à la FDSEA de son département. Installée avec son fils sur 290 ha (140 ha d'herbe, 150 ha de céréales, un atelier lait de 500 000 l/an et un atelier viande), l'éleveuse est inquiète. Selon le zonage à l'étude, l'ensemble de l'exploitation se retrouverait dans le coeur du parc de 76 000 ha. Les propos rassurants des responsables du Groupement d'intérêt public et du préfet ne la convainquent pas. Elle craint des contraintes supplémentaires par rapport à l'eau, aux haies, aux pratiques culturales, sans forcément d'indemnisation. « Un parc national a d'abord un but réglementaire de protection de l'environnement. Or, nous ne souhaitons pas devenir des commis de l'État, en ayant à solliciter en permanence des autorisations pour couper une branche d'arbre ! » Les observations rapportées par huit agriculteurs lors d'un déplacement dans le parc national des Cévennes ne l'ont pas rassurée. « Les réserves biologiques intégrales où les tirs sont prohibés font le nid des loups et des vautours. »

« Ne pas se laisser dicter notre conduite ! »

Si pour certains, le projet de parc est une chance pour le secteur au potentiel agronomique moyen et à la densité démographique très faible (4 hab/km2), Annette ne le voit pas de cet oeil. « Les paysans restés sur des territoires difficiles sont des chefs d'entreprise qui ne veulent pas se laisser dicter la conduite de leur exploitation par des Parisiens et des fonctionnaires dont beaucoup se contentent d'associer "agriculture" à "pulvé" ! »

La rencontre, le 13 mai, entre le préfet coordinateur, les présidents de chambre FDSEA, JA de Haute-Marne et de Côte-d'Or n'a pas fait bouger les lignes. Deux mois plus tôt, ils avaient annoncé au représentant de l'État qu'ils ne participeraient plus aux réunions compte tenu des méthodes utilisées pour « faire passer en force » le projet. Le déploiement d'un mur de CRS et l'utilisation de bombes lacrymogènes le 11 février lors de l'AG du GIP à Chaumont avaient choqué. « Le 13 mai, le préfet de Haute-Marne n'a rien annoncé de nouveau. L'idée déjà émise de retirer du coeur du parc les terres agricoles dans un rayon de 1 000 m autour des villages est insuffisante. Nous demandons à revenir au projet initial d'un parc ne concernant que les forêts domaniales. Les terres agricoles doivent être exclues. Par respect pour nos parents qui se sont accrochés à ce pays, nous n'avons pas le droit de baisser les bras ! »

ANNE BRÉHIER

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