PRIX DU LAIT « J'ai choisi la jersiaise pour répondre à la politique de paiement de ma laiterie »
Yvan Galerneau a changé de race au profit de la jersiaise, pour coller à la stratégie de revalorisation de la matière grasse de Terra Lacta.
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La politique de paiement du lait qui consiste à revaloriser le gramme de matière grasse sur toute la zone de collecte AOP beurre de Charentes-Poitou, est entrée en vigueur le 1er octobre. La coopérative Terra Lacta répond ainsi à la demande de son partenaire industriel Bongrain en instaurant une incitation financière à la production de TB qui se décline de la façon suivante : -1 €/g en dessous de 38 g/litre de TB ; maintien de la grille de paiement interprofessionnelle au-dessus de 38 g de TB (+ 2,916 €/g), complétée par une prime de 1 €/g au-delà de 41,5 g/litre de TB (TB moyen de la campagne 2013-2014 sur la zone de collecte). Dès lors, grâce à une performance moyenne de 54,8 g de TB enregistrée au contrôle laitier, le choix de la race jersiaise apparaît comme le chemin le plus direct pour bénéficier de cette revalorisation.
Tout un troupeau importé du Danemark
C'est en tout cas le pari d'Yvan Galerneau, éleveur au Bernard (Vendée), qui n'a pas fait dans la demi-mesure en important dès le mois de juillet, du Danemark, 55 génisses pleines, en remplacement d'un troupeau composé de 45 vaches (deux tiers montbéliardes et un tiers holsteins). « La revalorisation de la matière grasse est un thème qui avait été abordé au cours de réunions organisées sur le terrain par la laiterie, explique l'éleveur. Mais le déclic est venu lorsque j'ai appris que le président intégrait lui-même des jersiaises dans son troupeau. Un calcul rapide m'a alors fait comprendre que sur une base de 58 de TB et 40 de TP, il serait possible de gagner au moins 120 €/1 000 litres, avec une race reconnue pour sa capacité à valoriser les fourrages produits sur l'exploitation. » Toutes les génisses ont été importées via la société Danish Jersey Export, au prix de 1 500 € chacune rendu ferme. Un projet financé par la vente du cheptel et par l'emprunt. « Car, dans un premier temps, nous avons conservé une vingtaine de montbéliardes pour assurer un volume de lait suffisant (360 000 litres de quota), permettant de compenser la production de primipares jersiaises dont le début de lactation plafonne autour de 14 à 15 litres. Dans deux ans, le renouvellement permettra de constituer un troupeau d'environ 70 jersiaises. » D'ici là, la salle de traite en épis 2 x 5 aura évolué en une 2 x 8, adaptée au petit gabarit de la race. Mais sans attendre, un premier « effet jersiais » se fait déjà ressentir avec un dernier comptage établi par la laiterie à 43 g de TB pour 33,4 de TP.
JÉRÔME PEZON
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