FROMAGEABILITÉ DU LAIT À la recherche d'outils de mesure et de conseil

Le programme national de recherche Phénofinlait aura une suite en Franche-Comté. Il est vrai qu'avec ses fromages AOP-IGP et sa race montbéliarde, la filière régionale se devait d'aller au-delà de ce travail pour cultiver ses atouts. Phénofinlait, c'est la possibilité, avec une analyse utilisant la spectrométrie en moyen infrarouge (MIR), de caractériser en routine la composition en acides gras ou en protéines du lait.

L'initiative franc-comtoise est venue d'un groupe rassemblé autour d'Umotest, des trois Conseil Élevage régionaux et de l'Idele. De leurs discussions a émergé, au printemps 2013, le projet From'Mir. Son objectif : développer de nouveaux outils de mesure et de conseil en élevage, ciblés sur la fromageabilité du lait cru utilisé pour les fromages comtois. Les initiateurs de ce projet pilote, qui a démarré en juin 2014, se sont donné quatre ans pour aboutir en trois temps. En préalable : développer une méthode de détermination de la fromageabilité du lait via des spectres MIR, cela à l'échelle des élevages (vaches et troupeaux) et des fromageries (laits de cuve). L'objectif est d'arriver, comme sur le TB et le TP, à une information en routine, à partir d'une analyse de lait. From'Mir s'attachera ensuite à étudier la variabilité et les facteurs de variation de cette fromageabilité. C'est sous l'angle de la génétique que s'inscrit le troisième volet prévu en 2017 avec l'idée de développer de nouveaux critères de sélection en race montbéliarde.

Doté d'un budget de 1,48 M€, From'Mir va bénéficier de 1,19 M€ de subventions (ministère de l'Agriculture, Cniel, Urfac, Région Franche-Comté, BpiFrance). Outre les initiateurs et financeurs du projet, From'Mir compte comme partenaires l'unité TechnoFrom du Jura, le CTFC, la chambre d'agriculture de Franche-Comté, l'Inra et l'Unceia. L'OS montbéliarde y figure en tant que membre associé, comme peut-être demain Jura-Bétail et la Comtoise MLS, invités après coup à rejoindre le groupe. Pas sûr que le Jura accepte, pour n'y être assis que sur un strapontin et s'il ne bénéficie pas des mêmes promesses de retour (index fromageabilité ) que son concurrent commercial, Umotest.

JEAN-MICHEL VOCORET