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APRÈS UN ARRÊT DE COLLECTE « Se regrouper pour vendre en direct »

« Nous irons faire la promotion de notre lait directement auprès des consommateurs pour établir un vrai contact avec eux », précise Gilbert Domergue.

Vingt-huit producteurs de la vallée du Lot ont créé l'association Cant'Avey'Lot pour vendre un lait différencié Bleu-Blanc-Coeur.

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A vec la dissolution du GIE Sud Lait en mars dernier et un arrêt de collecte effectif le 12 juillet, il a bien fallu que nous prenions notre destin en main », analyse Gilbert Domergue, éleveur laitier à Montmurat (Cantal) et président de la jeune association Cant'Avey'Lot. Les 28 producteurs la constituant sont issus des 250 ex-livreurs du GIE Sud Lait de Montauban et écoulaient 60 millions de litres de lait, essentiellement sur le marché espagnol. « Une crise sert de détonateur pour prendre des décisions osées », souligne Gilbert Domergue. Déclinant l'offre faite par la coopérative 3A, les fondateurs de l'association font un constat de leur situation début 2010 : « Nousne sommes pas dans une zone AOC, notre lait intéresse de moins en moins d'acheteurs et, en tout état de cause, son prix à 270 /1 000 l nourrit difficilement son homme. » D'où l'idée de se démarquer pour essayer de générer une plus-value et donc prendre en charge la commercialisation de leurs 9 millions de litres annuels.

Créer une filière différenciée

« Notre objectif est de produire et de vendre un lait de qualité, identifié à un territoire, la vallée du Lot, et respectant le cahier des charges de la charte Bleu-Blanc-Coeur. Cette filière nous a séduits par son impact sur la santé humaine », poursuit l'éleveur. En effet, avec une obligation de résultats analytiques à l'appui, la filière Bleu-Blanc-Coeur garantit un meilleur équilibre dans la composition des acides gras, en particulier un apport plus important en oméga 3, à l'origine d'une diminution du taux de cholestérol et des risques de maladies cardiovasculaires chez l'homme. Pour produire durant toute l'année un lait de printemps riche en oméga 3, les éleveurs révisent le rationnement hivernal des troupeaux en introduisant du lin extrudé et de la luzerne.

Ces deux productions vont être intégrées à l'avenir dans les assolements. L'association travaille aujourd'hui au packaging de son produit en sollicitant un appui financier auprès des collectivités territoriales. La certification Bleu- Blanc-Coeur de leur production sera effective en janvier 2011. Un contrat pour l'embouteillage du lait est signé avec une entreprise régionale. L'association est aussi à la recherche de marchés auprès de la moyenne distribution et d'un réseau de crémiers traditionnels. « Nous croyons dur comme fer au développement de cette filière de qualité respectueuse de la santé animale et humaine », ajoute Gilbert Domergue. Pour l'heure, l'association qui a acheté un camion, assure sa collecte en employant une personne et demie. Elle dépote et expédie à Maurs (Cantal), et vend chaque semaine son lait sur des marchés Spot en France, en Italie et en Espagne au prix moyen de 290 €/1 000 l mi-novembre.

MONIQUE ROQUE

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