ACCIDENT SUR LE DAC « Nous avons perdu trente de nos tarines »
Après le choc subi à la suite d'un problème sur le Dac, les huit associés du Consortage se sont vite ressaisis.
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Au Gaec Le Consortage à Granier (Savoie), une sécurité électrique a été installée sur le moteur d'alimentation du Dac. Une petite heure a suffi pour installer cette temporisation. Sa mise en place quelques mois plus tôt aurait évité au troupeau un grave accident. Dans la nuit du 6 au 7 janvier, à la suite du desserrement d'un collier, le tuyau du Dac s'est déboîté. Sept tonnes de concentré se sont écoulées toute la nuit. Par malchance, le silo avait été rempli deux jours plus tôt. Se précipitant sur la farine, les vaches se sont goinfrées à en mourir. Seules trente-six des cent dix laitières présentes dans la stabulation ont été épargnées. Le matin, quand les éleveurs sont arrivés, dix des vaches allongées dans le couloir d'exercice étaient déjà mortes d'acidose. Une rangée entière de logettes était remplie de vaches comateuses. Avec leurs voisins et leurs vétérinaires, les éleveurs se sont relayés pour sauver le troupeau et préserver près de quarante ans de sélection. Certaines vaches sont restées cinq jours sans se lever, ni manger ni boire. Il fallait les retourner régulièrement pour éviter qu'elles ne s'engourdissent. Quelques-unes ont été perfusées jusqu'à quatre fois de suite. Un mois après l'accident, il subsistait encore des problèmes d'escarres et de jarrets. « Un éleveur seul aurait peut-être baissé les bras, observent Ludovic et Francis Pellicier. Le fait d'être un groupe nous a beaucoup aidés moralement. »
Une perte de 1300 l par jour
Le rachat d'une quinzaine de tarines a permis de compenser une partie de la perte en lait (1 300 l par jour pendant une semaine) et de limiter l'impact sur l'activité de la coopérative locale. Un éleveur de l'Isère a prêté quinze autres tarines. Financièrement, grâce à une trésorerie saine et à l'assurance animaux souscrite trois ans auparavant, tout s'est plutôt bien passé. Le fait que l'assureur du troupeau et celui du constructeur du Dac soient le même a certainement facilité les choses. Les trente vaches perdues ont été indemnisées à hauteur de 1 246 €. Un complément tenant compte de la valeur génétique du cheptel est attendu. Sur 130 vaches, le troupeau affiche une production moyenne de 4 800 kg à 32,4 TP.
Les pertes d'exploitation et les coûts supplémentaires générés par l'accident doivent aussi être indemnisés d'ici quelques mois. Mi-février, alors que les vaches commençaient à redonner du lait, les associés se félicitaient de pouvoir compter sur un bon renouvellement. Trente-cinq génisses vêleront à l'automne. Avoir pu sauver Or, une mère à taureaux dont deux mâles sont agréés, constitue aussi une belle satisfaction. Pour le schéma de sélection tarentais, l'accident n'est pas rédhibitoire. Parmi les bêtes mortes, il n'y a aucune souche maternelle totalement perdue.
ANNE BRÉHIER
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