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VALEUR AJOUTÉE Des éleveurs se prennent en main

Pour faire connaître leurs produits, les neuf coopérateurs consacrent chacun une journée par mois à une animation commerciale.© FRÉDÉRIQUE EHRHARD

Augmenter les ventes pour maintenir, en 2009, un prix moyen payé au producteur de 345 €/1 000 l : c'est l'objectif que se sont fixé les neuf éleveurs de la coopérative Les laitiers de la Margeride.

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En 2008, les adhérents de la coopérative Les laitiers de la Margeride avaient décidé, pour leur première année de fonctionnement, de se payer au même prix moyen que les autres laiteries de Lozère, soit 345 €/1 000 l. En 2009, ils ont choisi de maintenir leur rémunération. « Pour équilibrer les comptes, nous devons passer rapidement de 5 000 à 8 000 l transformés par semaine », précise Jean-Pierre Julien, le directeur. Dans une période où le pouvoir d'achat recule, ce n'est pas évident. Mais les éleveurs sont bien décidés à réussir ce défi et s'investissent activement dans la promotion. Dans cette région de montagne, le quota moyen est de 150 000 l. Pour mieux valoriser leur lait et se construire un avenir, des éleveurs ont décidé, en 2007, de créer une nouvelle coopérative pour se lancer ensemble dans l'élaboration de yaourts et de fromages blancs. La construction de l'atelier, prévu pour transformer 2 Ml, a coûté 1,3 M€. Le projet a été porté par la communauté de communes Terre de Randon qui loue l'atelier à la coopérative.

Les adhérents l'approvisionnent en fonction de l'évolution des ventes, et continuent à livrer le reste de leur titrage à leur laiterie habituelle. Les produits sont commercialisés principalement dans la Lozère, l'Hérault et le Gard, sous la marque Duo Lozère. En rayon, ils sont vendus à un prix proche de celui des marques nationales.

L'origine locale appréciée

« Nous travaillons à 80 % en direct avec des GMS, à des tarifs nets et non négociables. Dans certaines enseignes, cela ne passe pas. Heureusement, d'autres ontcompris qu'en mettant en avant les produits locaux, elles pouvaient se démarquer du hard discount. Elles apprécient les services que nous leur offrons. Les éleveurs réalisent des animations en rayon qui stimulent les ventes. Nous sommes aussi très réactifs sur le réapprovisionnement, ce qui limite les pertes. C'est l'un des avantages de la commercialisation en circuit court », souligne Jean-Pierre Julien.

« Nous allons au-devant des consommateurs et nous les invitons à déguster nos produits. Les attirer n'est pas toujours facile. Mais ensuite, ils se révèlent curieux et apprécient le contact. Lesproduits leur plaisent et ils sont sensibles à l'origine locale. En juillet et août, nous avons réalisé nos objectifs de progression. C'est encourageant ! », Affirme Christophe Velay, le président.

Pour l'instant, le volume transformé est de 25 000 l par adhérent. L'étape suivante sera de monter à 50 000 l, puis d'amener le prix à 400 €/1 000 l.

« Tout n'est pas gagné, nous devons transformer l'essai. Mais en restant à 345 /1 000 l en 2009 alors que les autres laiteries descendaient à 210 puis 280 /1 000 l, nous avons déjà réussi à préserver un revenu sur une partie de notre production. »

FRÉDÉRIQUE EHRHARD

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