« Le bonheur des vaches est à la une »

Qui a besoin de vacances dans les Caraïbes quand on reçoit chaque jour les bourrasques de la Manche ? Ici, nous ne prenons jamais de vacances en été car les vêlages sont groupés de juin à août. Ça s’est bien passé cette année et même si on vend les mâles holsteins autour de 90 € à 2 semaines, on a décidé de n’utiliser l’année prochaine que des semences sexées. Car au Royaume-Uni, le “ bonheur des vaches ” est un sujet à la une. Notre laiterie, Arla, mène des recherches pour voir comment nous, éleveurs, pouvons mesurer les signes attestant qu’une vache se sent bien. Notre ferme sert de vitrine sur ce thème. L’objectif est de convaincre que les vaches confinées peuvent avoir autant de bien-être que celles qui sortent. Nous devons éduquer­ les consommateurs pour qu’ils comprennent que ce qu’ils veulent voir, des troupeaux pâturant dans les prairies, ne correspond pas nécessairement à ce qui plaît aux vaches. En tant qu’éleveurs, nous savons instinctivement quand une vache se sent bien. Arla espère mettre des preuves scientifiques derrière ce que nous faisons pour démontrer que les vaches peuvent être heureuses dans tous les systèmes. J’ai été interviewé par au moins quatre médias sur ce sujet et un documentair­e va sortir l’an prochain. Je suis surpris­ de n’avoir encore reçu aucune nomination pour les Oscars ! Il faudrait peut-être créer une nouvelle catégorie…

Par ailleurs, ma fille est en train d’organiser son mariage pour la troisième fois (toujours avec le même !) La réception se tiendra dans l’une de nos vieilles granges. Nous mettrons les fleurs dans des barattes et on empilera des fromages pour la pièce montée. On fait tout pour soutenir la filière laitière ! »