« L’hiver risque d’être long »
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Nous travaillons dans une ambiance générale bizarre et inquiétante (Covid, meurtres barbares sur les hommes et les animaux, forcing des végans pour supprimer l’élevage, etc.). La société semble perdre ses repères. Dans ces eaux troubles, les interactions avec nos proches changent : il y a moins de réunions professionnelles, moins de rassemblements familiaux et amicaux.
Heureusement en agriculture, la solidarité locale fonctionne encore. Elle s’est exprimée récemment autour d’un jeune sélectionneur d’abondances, à Saint-Gervais (Haute-Savoie), dont l’exploitation a brûlé. Nos réseaux Cuma permettent de nous retrouver, de réduire les coûts et de nous adapter collectivement aux défis du moment. Nous venons ainsi d’acquérir en inter-Cuma trois tonnes à lisier avec pendillards. Au milieu d’injonctions contradictoires, nous tentons de trouver des alternatives pour améliorer les conditions d’élevage des animaux et faire face au changement climatique, dont l’accélération est brutale depuis 2015. Trop diffuses toutefois, ces initiatives ont du mal à être reconnues par le grand public. Bousculés, déboussolés, nous nous efforçons de rester positifs, même quand les résultats ne sont pas au rendez-vous. Sur le sorgho, nous n’avons récolté qu’une petite première coupe (trois en 2019). Le maïs semé tardivement a limité la casse avec 70 q/ha (contre 35 q/ha pour les premiers semés). Alors que mi-juillet, nous étions très satisfaits de nos stocks, nous avons dû mettre le troupeau au foin dès août. L’hiver va être long : huit mois au lieu de cinq ! »
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