DANONE BAILLEUL Les volumes mutualisés au sein de l'OP

La discussion aura longtemps achoppé sur la question des volumes. Mais c'est finalement le 13 octobre que l'organisation de producteurs (OP) livrant à l'usine Danone de Bailleul (Nord) a signé le contrat-cadre qui définit les conditions de livraison du lait à l'industriel privé. Les quelque 680 producteurs qui composent l'organisation de producteurs, soit 98 % d'adhésions revendiquées, recevront donc prochainement le contrat individuel d'application qui en découle. Un contrat d'une durée de cinq ans, qui couvre la période allant du 1er avril 2012 au 31 mars 2017 et sera renouvelé par tacite reconduction. Le droit à produire retenu pour chacun sera la référence FranceAgriMer au 31 mars 2015.

Collectivement, la somme de ces contrats représente une production de 240 millions de litres de lait et c'est l'accord trouvé sur le principe d'une gestion collective de ce volume qui aura débloqué les négociations. Il n'y aura pas de pénalités individuelles tant que le volume global livré restera dans une fourchette comprise entre 95 % et 105 % de la référence. Une option âprement défendue qui laisse des marges de manoeuvre aux exploitations. À charge aux représentants de l'organisation des producteurs et de la laiterie, réunis au sein d'une commission volume, de suivre l'évolution de la collecte et d'émettre des recommandations à la hausse ou à la baisse, en tenant compte des débouchés commerciaux de l'industriel.

« La répartition ou les transferts de volumes seront aussi gérés au sein de cette commission, explique-t-on du côté des producteurs. C'était une demande forte de pouvoir participer à cette gestion collective pour offrir à chacun les mêmes garanties de collecte. »

Possibilité d'écouler des volumes supplémentaires à l'extérieur

Même si elle attend d'avoir informé ses adhérents pour communiquer officiellement sur le sujet, l'OP aurait également obtenu des avancées concernant la possibilité d'écouler des volumes supplémentaires à l'extérieur en cas de dépassement du seuil de 105 % et pour ne pas bloquer les projets de développement des éleveurs, en particulier des jeunes. « Ils seront prioritaires sur le volet redistribution, mais notre souhait est de pouvoir gérer leurs projets plus largement à l'échelle du bassin. » Peut-être le départ récent de quatorze éleveurs Danone pour les coopératives Prospérité Fermière ou Milcobel, où les perspectives en termes de développement des volumes sont réelles, aurait-il été un moyen de pression indirecte permettant de faire évoluer la position de la laiterie sur la question des volumes ? Il n'y aurait en tout cas pas de clause d'exclusivité prévue au contrat.

JÉRÔME PEZON