MARCHÉ À TERME Peut-être une piste pour les excédents laitiers
L'interprofession laitière explore la piste d'un marché à terme du lait pour amortir les fluctuations de prix des produits industriels et absorber les excédents de production. La réflexion a débuté en septembre dernier.
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Comment gérer les excédents laitiers, coproduits issus de la transformation, comme excédents saisonnier sou conjoncturels ? Les stocks de produits industriels plombent la filière. Demain, avec des mécanismes de soutien de marchés allégés et l'abandon des quotas, elle sera davantage exposée. Le recours au marché à terme pour les excédents laitiers permettrait-il d'éviter les perturbations actuelles ? Depuis septembre, les trois familles de l'interprofession laitière (Cniel) planchent sur le sujet.
Se protéger d'une baisse de prix ultérieure
« Avec ce système, il est convenu à l'avance des termes de l'achat ou de la vente du produit concerné. Le paiement et la livraison se font à la date fixée dans le contrat. Entre-temps, l'acheteur peut revendre ce contrat à durée de vie courte », explique Jacques Leblanc, quia l'expérience des marchés à terme agricoles et pétroliers. Il a été sollicité par le Cniel pour animer la réflexion. « Ils sont utiles, estime-t-il. Leurs opérateurs supportent le risque des fluctuations de prix, et non les producteurs, les industriels et les consommateurs, comme c'est le cas pour le lait. » Il existe actuellement deux marchés à terme laitiers organisés, l'un à Chicago, l'autre à Londres, mais ce dernier uniquement pour le beurre et la poudre. Ils traitent les produits industriels standardisés. « Le marché à terme de gré à gré serait plus approprié, analyse le consultant. Il concerne des produits très spécifiques. Leurs contrats se prêtent mal habituellement à la revente en cours de vie. Dans le cas du lait, c'est plutôt un avantage car l'industriel cherche d'abord à se protéger d'une baisse de prix ultérieure. » Les coproduits, les excédents saisonniers et le surplus de lait que certains éleveurs seraient prêts à produire pourraient être pris en charge de cette manière. À condition qu'elle ne soit pas une opportunité pour acheter du lait moins cher et ne perturbe pas le marché des PGC.
CLAIRE HUE.
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