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Les bienfaits des graines de lin sont confirmés

Recherche. Une vaste étude ­démontre l’impact positif du lin sur la production laitière, la reproduction des vaches et les résultats économiques des exploitations.

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On savait que les acides gras oméga 3 amélioraient les performances à la reproduction. C’est d’ailleurs l’un des arguments de Valorex qui commercialise des aliments à base de graines de lin extrudé qui en sont riches. Mais l’impact d’une alimentation incluant du lin cuit restait à évaluer. C’est chose faite et les résultats sont probants.

Les travaux ont été menés conjointement par l’Inra, Oniris (école vétérinaire de Nantes) et Valorex. Ils s’appuient sur l’analyse de la base de données du contrôle de performance, qui a été croisée avec une liste d’éleveurs achetant des aliments contenant des graines de lin cuites.

Il s’agit donc d’une véritable étude épidémiologique, lancée en 2008 dans le cadre d’une thèse dirigée par Nathalie Bareille (Oniris, Inra). Plus de 1 000 troupeaux avec leurs résultats de contrôle laitier et plus de 400 000 inséminations sont entrés dans l’étude. Les quantités d’aliments distribuées ont été estimées en fonction des volumes livrés et classés en quatre doses (de 27 à 789 g de graines de lin/vache/jour). Dans un premier temps, l’étude n’a concerné que des troupeaux holsteins. Une autre est en cours pour les montbéliards.

On constate un lien direct entre la quantité apportée et la production laitière. Celle-ci peut gagner 0,4 à 1,3 kg supplémentaire par jour, en fonction de la dose apportée et de la parité. L’effet est plus marqué sur les adultes, particulièrement en troisième et quatrième lactations. Le TB diminue d’autant plus que la dose est élevée et la vache âgée. Le TP est peu affecté. Mais compte tenu de la hausse de production laitière, les vaches produisent en moyenne de 13 à 22 g de MG et de 18 à 32 g de MP de plus par jour.

L’effet sur la reproduction est inattendu : même à petite dose (moins de 50 g), l’intervalle entre le vêlage et l’insémination fécondante est réduit de cinq jours. Ce résultat hautement significatif suggère que l’apport, même minime, de graines de lin lève un facteur limitant en matière de fécondité. « Des phénomènes complexes et restant à élucider se produisent », avance Nathalie Bareille.

Dans la plupart des cas, la marge globale annuelle augmente

Pour aller plus loin, les chercheurs ont tenté d’évaluer l’impact économique de l’utilisation de graines de lin cuit dans l’alimentation des laitières. Les calculs se fondent sur des simulations à l’échelle d’une exploitation durant dix ans. Diverses hypothèses sont analysées, notamment en ce qui concerne la stratégie de distribution. En pratique, certains éleveurs en apportent toute l’année quand d’autres arrêtent au printemps ou en fin de lactation. Les quantités journalières varient également. En fonction de ces doses et des résultats de l’étude épidémiologique, la réponse du troupeau en termes de production laitière, de taux et de réduction de l’intervalle entre le vêlage et l’insémination fécondante est ajustée. Le surcoût de l’aliment par rapport à un produit classique est intégré.

Dans la plupart des cas, la marge globale annuelle est améliorée. Elle est maximale pour un troupeau de 50 vaches recevant une dose quotidienne de 173 g de graines de lin cuites par vache et par jour et se monte alors à 1 500 € par an en moyenne. Avec la dose plus élevée (789 g), le coût d’introduction des graines de lin dépasse les bénéfices. L’augmentation de la marge est supérieure si le lin est distribué toute l’année.

Pascale Le Cann

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