MAÏS 2009 : CHOISISSEZ VOS VARIÉTÉS D'APRÈS LES ESSAIS ARVALIS
Il y a les variétés de référence, souvent bien connues, qui confirment ou déçoivent, et les autres, parfois toutes nouvelles, qui bénéficient du progrès génétique constant (0,1 t/ha de matière sèche). À vous d'en profiter dès les prochains semis.
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CHAQUE ANNÉE, ARVALIS INSTITUT DU VÉGÉTAL met en place un réseau d'essais de variétés de maïs-fourrage déjà inscrites au catalogue français. L'objectif de ce réseau est de préciser et de comparer les caractéristiques agronomiques de précocité, de rendement, de résistance à la verse et de valeur énergétique des nouvelles variétés disponibles pour les éleveurs. La comparaison de ces nouvelles variétés s'effectue toujours avec des variétés de référence et dans différentes zones agroclimatiques auxquelles ces variétés sont destinées.
En maïs-fourrage, trois niveaux de précocité sont regroupés. Les essais sont réalisés en petites parcelles au champ mais en conditions de grandes cultures. Chaque tableau débute par les variétés de référence. Ce sont des hybrides déjà largement cultivés ou reconnus pour leurs bons résultats. Ils servent aussi de témoin de productivité et de précocité dans la série.
Suivent ensuite des variétés testées pour la deuxième ou troisième année consécutive en raison de leurs bons résultats agronomiques constatés aux cours de l'année précédente. Enfin, les variétés testées pour la première fois contiennent peut-être les stars de demain.
COMMENT LIRE LES TABLEAUX
Le rendement est exprimé en pourcentage de la moyenne des rendements de tous les hybrides de la série. Cette moyenne est indiquée au bas de chaque tableau en tonne de matière sèche à l'hectare (t de MS/ha). Autant que le rendement, il faut juger ici la régularité du comportement de l'hybride. Cela s'apprécie avec l'écart type (ET) : plus sa valeur est faible, plus l'hybride a été régulier dans les différents lieux d'expérimentation de sa zone géographique. Pour les variétés en deuxième ou troisième année d'expérimentation, il faut bien sûr tenir compte des résultats de 2007 et 2008. Il est important de rappeler que les résultats de rendements doivent être pondérés et interprétés au regard de la précocité de la variété (une variété plus tardive possède en général un potentiel de rendement plus important). Dans tous les tableaux, les hybrides sont classés par ordre croissant de tardiveté. Celle-ci est évaluée par la teneur en matière sèche de la plante entière. Plus elle est faible, plus la variété est tardive dans son groupe de précocité. Le climat chaud de l'année 2009 a conduit à des niveaux de MS assez élevés, souvent supérieurs à 35 %. La quasi-absence de coup de vent cette année après la floraison n'a pas permis d'apprécier la résistance à la verse des variétés. La valeur alimentaire est donnée en UFL/kg de MS. Comme pour le rendement, elle est exprimée en pourcentage de la moyenne de la série (indiquée en bas du tableau). En 2009, elle oscille entre 0,90 et 0,95 UFL/kg de MS. Cette valeur UFL est la résultante de la part d'amidon (la richesse en grain) et de la digestibilité de la partie tige-feuilles. À performance égale, un hybride peut être plus ou moins orienté sur l'une ou l'autre.
1. LES VARIÉTÉS TRÈS PRÉCOCES
En variétés de référence, Sensation (Limagrain) montre une bonne régularité. Trois ans après, il est toujours là avec un bon potentiel de rendement et une valeur alimentaire pile dans la moyenne. Patrick (Advanta) subit le poids des ans, mais il faut le retenir pour sa précocité et sa bonne valeur alimentaire faite essentiellement par sa richesse en amidon. Coxximo (RAGT) a déçu en zones Normandie et Nord, et sa valeur alimentaire n'est pas à la hauteur. En troisième année, rien ne ressort vraiment. En deuxième année, il faut retenir Konsensus (KWS) qui présente un bon compromis rendement/précocité dans les deux régions avec une valeur énergétique dans la moyenne. Salmos (Semences de France) a bien marché dans les deux régions mais il est plus tardif. Sa valeur alimentaire n'atteint pas la moyenne du groupe. Du côté des nouveautés, il faudra essayer Rebbel (Semences de France) pour sa précocité et son rendement. En milieu de groupe, Nobelus (Semences de France) affiche un joli potentiel de rendement, mais une valeur alimentaire un peu juste. Encore plus tardif, LG 3234 (Limagrain) se fait remarquer par une bonne valeur alimentaire liée à la digestibilité de la partie tige-feuilles.
2. LES VARIÉTÉS PRÉCOCES
C'est la catégorie la plus semée en maïs-fourrage. En variétés de référence, Maibi (Caussade Semences) continue sa domination sur le critère du rendement. C'est donc une valeur sûre malgré une tenue de tige un peu fragile dans les zones ventées. Attention aussi à sa précocité, et à sa valeur alimentaire qui laisse à désirer. À l'inverse, ES Annabelle (Euralis Semences) possède une bonne valeur UFL mais est en perte de vitesse sur le rendement. Autre valeur sûre et bien équilibrée, Ronaldinio (Semences de France) est un précoce qui offre un bon compromis rendement-précocité. Sa valeur alimentaire est bonne avec un équilibre entre la teneur en amidon et la digestibilité de la partie tige-feuilles. Plus tardif, Ambrosius (KWS est un cran en dessous sur le critère UFL. NK Perform (Syngenta) a déçu cette année en rendement. Anjou 277 (Limagrain) montre une belle régularité. En deuxième année, Hendrixx (RAGT) est un hybride précoce avec un potentiel de rendement intéressant et une bonne tolérance à l'helminthosporiose, mais sa valeur alimentaire a déçu dans l'Ouest. Au regard du rendement, c'est Ingrid (Limagrain) qui montre le plus beau potentiel, mais c'est un tardif dans son groupe.
NK Famous (Syngenta) se distingue, lui, pour sa valeur alimentaire. Dans les nouveautés, remarquons Farmoso (Momont) qui affiche un bon potentiel de rendement et de la vigueur au départ. Sa valeur alimentaire est aussi bien équilibrée entre amidon et tige feuilles. Kompromis (KWS) se détache aussi dans toutes les régions pour son rendement. Mais ces deux hybrides sont plus tardifs que la moyenne de leur groupe : 2,5 points d'écart équivalent à 60° en base 6, soit dix jours à mi-octobre.
3. LES VARIÉTÉS DEMI-PRÉCOCES
Seiddi (Caussade Semences reste une valeur sûre dans ce groupe en apportant du rendement et de la régularité. Il affiche un bon comportement dans une série qui a connu des contraintes hydriques cette année. Seul bémol : sa valeur alimentaire. Autre variété qui confirme : LG 3264 (Limagrain) avec, en bonus, une bonne valeur alimentaire qui se fait essentiellement sur le grain. Marcello (KWS) a déçu cette année dans le Centre-Ouest. Peut-être a-t-il souffert du déficit hydrique. En deuxième année d'expérimentation, Impérius (Semences de France) confirme son potentiel avec une précocité et une valeur alimentaire dans la moyenne. Concernant les nouveautés, on retiendra surtout Dianoxx (RAGT) autant pour son rendement que pour sa valeur alimentaire avec une bonne digestibilité de la partie tige-feuilles. En outre, c'est une variété très précoce dans son groupe, proche même de Maibi, témoin de précocité appartenant au groupe précédent. NK Cubic (Syngenta) s'est bien comporté dans le Nord-Est. Il possède une bonne valeur UFL mais c'est l'un des plus tardifs de son groupe.
DOMINIQUE GRÉMY
Le choix d'une variété commence par une précocité adaptée à la région. À l'intérieur d'un même groupe les écarts peuvent être importants. © STÉPHANE LEITENBERGER
Il faut juger la régularité des variétés déjà évaluées les années précédentes et, pourquoi pas, en essayer une nouvelle qui se démarque dans sa catégorie. © STÉPHANE LEITENBERGER
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