SUPPRESSION DU GLYPHOSATE Vers une décision adaptée à l’agriculture de conservation
Dans Le Journal du dimanche du 25 février, Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire estimait que « si on arrive à se passer du glyphosate à 95 %, on aura réussi. » Logiquement, on pense à l’agriculture de conservation des sols pour les 5 % restants.
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Consommatrice de glyphosate, l’agriculture de conservation représente 4 % de la SAU française, selon l’Inra/pour les 5 % restants. « La déclaration de Nicolas Hulot confirme celle d’Emmanuel Macron fin janvier sur une souplesse accordée à l’agriculture de conservation », salue Sophie Gardette, directrice de l’Association pour la promotion d’une agriculture durable (Apad) qui compte 550 adhérents. « Nous n’avons pas plus de précisions mais des rendez-vous sont pris pour ce mois-ci. » Un des objectifs est de bien définir ce qu’est l’agriculture de conservation des sols. « Il ne faudrait pas qu’elle soit un fourre-tout dans lequel des agriculteurs pourraient s’engouffrer pour bénéficier d’une dérogation sur des pratiques. »
Carrefour a besoin des producteurs
Le débat sur le glyphosate a accéléré la reconnaissance de ce mode de production auprès des pouvoirs publics, des instituts de recherche, de la FNSEA… et de la distribution. Carrefour et sa filière qualité FQC se disent franchement intéressés. « L’agriculture de conservation apporte une vraie réponse à la lutte contre le réchauffement climatique, l’érosion des sols, etc. », a déclaré Rémi Lecerf, le responsable agriculture et environnement de Filière Qualité Carrefour devant les 150 adhérents de l’Apad venus à son assemblée générale il y a un mois. « Votre approche est très technique. La difficulté est sa compréhension. » Pour lui, il y a une histoire à raconter sur les produits issus de cette agriculture. « Il n’est pas question de s’approprier votre travail, les rassure-t-il aussi, ni de fixer les règles du jeu. Dites-nous où l’on doit mettre le curseur du prix. La discussion est ouverte. » Message reçu cinq sur cinq par l’Apad qui, pour éviter tout risque de récupération, veut lancer une réflexion sur un socle de pratiques.
« La crédibilité vient des agriculteurs »
En filigrane, c’est de la place des producteurs dans la commercialisation des produits alimentaires dont il est question. Rémi Lecerf le dit clairement : « Il y a un climat de méfiance vis-à-vis de la distribution. Nous avons besoin d’une caution. La crédibilité vient aujourd’hui des agriculteurs. » Ou des associations et ONG. C’est ce que fait FQC sur le bien-être animal en travaillant avec Welfarm et CIWF. « Nous échangeons aussi avec L214. »
Claire HuePour accéder à l'ensembles nos offres :