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Collecte laitière Après le passage de la tempête Ciaran, la collecte du lait perturbée

Les restrictions de circulation et l'état des route ont fortement perturbé la collecte du lait dans certaines zones, notamment du Finistère.

Le lait de nombreux éleveurs laitiers n’a pas pu être collecté suite à la tempête Ciaran. La situation devrait revenir dans l’ordre progressivement. [Article mis à jour le 3 novembre 2023 à 16h]

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Pas de circulation, pas de collecte laitière. Suite à la tempête Ciaran, le préfet du Finistère a décidé, au matin du 2 novembre, d’interdire totalement la circulation sur les 18 000 kilomètres de route du département. Cette mesure exceptionnelle a été progressivement assouplie dans la journée. Il reste cependant de nombreux arbres tombés et dégâts divers, qui entravent toujours les déplacements.

Dans ces conditions, le camion de collecte n’a pas pu passer dans de nombreux élevages. La laiterie Sodiaal, à Carhaix, dans l’est du Finistère, a été dans l’impossibilité de collecter une centaine d’élevages le 2 novembre, soit environ un tiers des éleveurs qu'elle collecte habituellement. Contactée dans la soirée du 2 novembre, elle s’inquiétait aussi des coupures d’électricité qui pourraient entraîner un arrêt du refroidissement des tanks et donc des problèmes de qualité du lait. Elle espérait pouvoir résorber les retards de collecte sous 24 heures. Pour ce faire, elle a rappelé ses chauffeurs en congés.

Côté transformation, des retards ont également été pris parce que de nombreux personnels de l'usine n'ont pas pu, eux non plus, circuler pour se rendre au travail. Les responsables de l'usine ne s'inquiétaient cependant pas de la capacité de leur outil à absorber la surcharge prévisible au moment du retour à la normale.

Hier soir, Thierry Roquefeuil, président de la FNPL, faisait état des perturbations dans un tweet :

Le sud Finistère et le centre Bretagne fortement touchés

« Les zones les plus touchées sont le sud du Finistère et le centre Bretagne », rapporte Jacques Lefranc, responsable des relations avec les producteurs chez Sodiaal. Les nombreuses pannes d'électricité ont en effet durement touché les élevages. Avec des conséquences tout au long de la chaîne : impossibilité de traire pour ceux qui ne disposent pas d'un générateur, impossibilité de refroidir le lait pour d'autres. Enfin, même si la circulation reprend progressivement, il reste encore, au soir du 3 novembre, des zones dans laquelle la collecte n'a pas encore pu être réalisée depuis le 2 novembre au matin, notamment dans la région de Quimper. « Pour nous, l'enjeu, c'est la collecte d'un lait transformable, explique Jacques Lefranc. Et nous savons d'ores et déjà qu'il y aura de la perte de lait. Il est, pour le moment, impossible de chiffrer cette perte, mais nous avons d'ores et déjà conseillé aux éleveurs que nous n'avons pas pu collecter de jeter le lait qui n'avait pas été refroidi ». A ce jour, il estime le déficit à une demi-journée de collecte.

Côté laiteries, il y a également eu des interruptions de fabrication en raison des pannes d'électricité. Les activités ont pu reprendre, plus ou moins facilement.

Les communications, enfin, ont été difficiles en raison des coupures des lignes téléphoniques. Pas facile de gérer la crise lorsqu'il est impossible de joindre les premiers concernés, d'autant que le réseau mobile a également été très perturbé.

D'après Jacques Lefranc, la circulation et l'électricité rentrant progressivement dans l'ordre, la collecte et le travail de la filière laitière en général devraient reprendre leur cours normal. « Tous les personnels de l'entreprise resteront cependant mobilisés pendant le week-end », assure-t-il.

Des perturbations inégalement réparties

Du côté du sud de la Bretagne, en revanche, il y a eu moins de dégâts. Ce matin du 3 novembre, Sylviane Le Tirant, agricultrice à Bannalec, qui travaille avec la coopérative de Lorco à Pont-Scorff (Morbihan), n’a pas eu de perturbation. « J’ai eu le laitier hier soir, il est passé, mais je pense que ça n’est pas pareil partout, explique-t-elle. Il y a des endroits qui ont été plus touchés que d’autres. C’est plus un problème d’accessibilité, avec des arbres couchés sur les routes et des exploitations qui ne sont pas toujours accessibles, mais la laiterie tourne ».

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