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Robot de traite 4 solutions pour se mettre au vert

De 0 à 100.000 €, voici quatre pistes pour intégrer des fourrages frais dans les rations des vaches laitières. Parcellaire adapté ou pas, il existe des solutions pour réduire son coût de production.

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Le point commun aux quatre solutions présentées : elles génèrent une nouvelle organisation dans le travail de l'éleveur. (©Terre-net Média)

Faire pâturer ou pas ? Pas l’envie, pas de temps à y consacrer, peur de ne pas y gagner… Quel que soit le système de traite, c’est pourtant l’une des solutions pour réduire le coût alimentaire de son cheptel. Critère de réussite n°1 : la motivation. Critère n°2 : l’accessibilité du parcellaire.

Des solutions existent pour augmenter la part d’herbe pâturée (ou distribuer en vert) dans l’alimentation de son cheptel. Il y en a pour tous les budgets.

Concilier robot et pâturage

Les avantages

Les inconvénients

  • Le coût alimentaire durant la saison estivale
  • La meilleure santé des animaux
  • L'entretien réduit des bâtiments
  • Le maintien d’un bon niveau de production laitière
  • Astreintes quotidiennes pour le suivi des vaches laitières
  • Gestion du pâturage hebdomadaire suivi des vaches laitières
  • Entretien du parcellaire (clôture, accès, etc.)
  • La météo peut contraindre le pâturage

1. Le parcellaire peut être optimisé

Osez l’échange

Vous avez besoin d’une trentaine d’hectares pour pouvoir intégrer le pâturage comme élément de ration de vos vaches (5 à 8 kg MS/j/VL). Mais les surfaces ne sont pas homogènes et les pâtures ou champs de votre voisin entrecoupent votre parcellaire.

En pratique, deux cas de figure existent. Le premier : vous et votre voisin êtes propriétaires des terrains concernés. Un notaire devra donc rédiger l’acte de changement de propriété. Deuxième cas de figure : l’échange se fait entre locataires, sous réserve de l’accord des propriétaires. Les locataires conservent chacun leur bail. L’un travaillera la parcelle de l’autre et inversement.

La transaction doit porter sur des surfaces équivalentes, pour éviter des conséquences sur les Dpu ou les quotas laitiers. Elle repose sur le principe du gagnant-gagnant. En cas de différence importante entre les parcelles à échanger, il doit y avoir contrepartie. Par exemple, la proximité des nouvelles parcelles par rapport aux bâtiments de l’exploitation peut compenser une moindre qualité de terre.

Echanges parcellaires

Les avantages

Les inconvénients

  • Gratuit (hormis les frais de notaire)
  • Organisation optimale du parcellaire
  • Logistique matériel pour les travaux (fertilisation, approvisionnement en eau, entretien)
  • Gourmand en temps
  • Difficulté à concrétiser l’échange

Aménagez les accès

Cette fois, ce n’est pas la répartition géographique de votre ilôt qui est en cause, mais la route qu’il faut traverser pour atteindre les prairies.

Les solutions pour rendre accessibles les pâtures sont nombreuses, plus ou moins onéreuses et faciles à mettre en place : passages canadiens, boviducs, cannes électrifiées, etc. Le tout, c’est que les distances à parcourir pour les vaches laitières entre le robot et les parcelles soient inférieures à un kilomètre. Attention aussi à la règlementation concernant la réalisation d’ouvrages sur la voie publique.  

Si votre robot n’est pas saturé (environ 45 vaches à traire), vous pouvez toujours envisager de les faire traverser une route pour qu’elles accèdent à une pâture. Il n’est pas exclu de « stopper » l’accès à la traite durant 3 ou 4 heures. Tout dépend du rythme que vous donnez à vos animaux.

Aménagements parcellaires

Les avantages

Les inconvénients

  • Faible coût
  • Autonomie des animaux à circuler
  • Démarches administratives pour les ouvrages sur la voie publique
  • Temps annuel d’entretien

2. Les pâtures sont excentrées

Affouragement en vert

Aucune pâture accessible à moins d’un kilomètre. La galère ? Pas forcément, l’affouragement  en vert permet d’intégrer quotidiennement un fourrage frais à la ration des vaches laitières. Parmi les éleveurs bretons ayant franchi ce cap, 41 % souhaitaient diminuer le coût alimentaire de leur troupeau. Néanmoins, d’après la Chambre d’agriculture de Bretagne, les économies ne semblent pas être au rendez-vous. Le coût alimentaire annuel observé chez ces éleveurs est le même que la moyenne des éleveurs de Bretagne (85 €/1.000 l de lait en 2010). L’étude ne permet pas de savoir si ce coût alimentaire ne serait pas encore plus élevé en l’absence d’affouragement, compte tenu de la faible accessibilité au pâturage. Les contraintes de ce système : l’investissement matériel important, les dépenses énergétiques élevées (fioul) et l’augmentation du temps de travail quotidien (50 minutes par jour en moyenne pour 73 Ugb nourris).

Affouragement en vert

Les avantages

Les inconvénients

  • Intégration quotidienne d’herbe fraîche dans la ration
  • Pas d’aménagement parcellaire
  • Ensemble tracteur faucheuse frontale remorque autochargeuse distributrice : utile pour ensilage, affouragement et distribution
  • Les animaux ne sortent pas (aspects sanitaires)
  • Coût des investissements et de fonctionnement
  • Temps d’astreinte quotidien important
  • Il faut pouvoir accéder quotidiennement aux parcelles (même en cas de pluies)

Et le robot ? Investissez dans un robot mobile

C’est la dernière solution à envisager. En plus du robot déjà installé, comptez 100.000 € pour « sa mobilité » (remorque et aménagements à réaliser : terrassement, gestion des effluents, contention, local de stockage, silo, arrivées électriques et réseaux, etc.). Actuellement, seules les stations expérimentales disposent de tels équipement, comme en Belgique à la ferme du Sart-Tilman de l’université de Liège et à Trévarez dans le Finistère au pôle herbivore des Chambres d'agriculture de Bretagne. Ces dernières lanceront en mai prochain la première expérimentation du genre en France.

Et pourquoi ne pas investir dans un second robot d’occasion, uniquement pour la période estivale. Certains éleveurs l’ont fait. L’idée est séduisante mais nécessite les mêmes investissements en matière d’installation (40.000 € pour un robot d’occasion de huit ans et près de 50.000 euros d’aménagement). Enfin, si la réduction du coût alimentaire permet de financer la mobilité du robot ou un robot d’occasion, la réflexion mérite d'être menée.

Robot Mobile / Robot au pré

Les avantages

Les inconvénients

  • Le robot au cœur du parcellaire
  • Coût de la ration
  • Aspect sanitaire des animaux
  • Investissement lourd pour disposer de deux stations de traite (tank, électricité, gestion des effluents)
  • Interventions techniques en cas de dysfonctionnement
  • Déplacements du troupeau
  • La météo peut contraindre le pâturage et donc la production

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