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Fin des quotas La France produirait 27,3 Mds de litres de lait en 2020

Selon une étude de l'institut de l'élevage, la restructuration de l'élevage laitier français se poursuivra dans les années à venir. Baisse du nombre d'exploitations, croissance des troupeaux... Retrouvez les principaux enseignements de cette étude.

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De grandes fermes de plus de 100 vaches nécessiteront d'importants investissements et de la main d'œuvre qualifiée. (©Terre-net Média)
es fermes plus grandes avec 90 vaches laitières en moyenne, moins nombreuses et davantage concentrées en zone de plaine : la restructuration de la production laitière se poursuivra en France dans les prochaines années et la fin des quotas ne serait temporairement qu’un accélérateur. Le nombre d’exploitations laitières en activité sera d'une part conditionné par leur agrandissement mais surtout par le taux de renouvellement des éleveurs en cessation d’activité. Actuellement estimées à 68.000, la France pourrait compter entre 43.000 et 20.000 fermes laitières d’ici 2035, selon Christophe Perrot, de l'institut de l'élevage. Il présentait les résultats d'une étude réalisée à l'occasion de la conférence intitulée "Grand angle lait" le 15 avril 2014.  

A la différence de ses voisins européens, notre pays comprendra encore des exploitations de taille très différente selon les régions, avec des fermes de 300 vaches en zone de plaine et de 30 vaches en zone de montagne. Et les exploitations mixtes ou en polyculture-élevage pourraient représenter encore une part importante.

Cette nouvelle configuration conduira à des évolutions différentes dans les prochaines années selon le type d’élevage.

Dans les autres pays nord-européens, les fermes sont déjà plus homogènes : au moins 30 % des élevages comprennent plus de 100 vaches. Elles sont même 85 % au Danemark contre 16 % en France. 

Rendre attractif la profession

La fin des quotas en 2015 offrira, dans un premier temps, des capacités de production supplémentaires aux éleveurs. L’augmentation des effectifs de vaches laitières et de génisses observée dans les exploitations ces derniers mois traduit déjà cette tendance. En produisant plus, les producteurs seront encore plus compétitifs puisqu’ils utiliseront mieux leur outil de production. Pour 100.000 l de lait produits en plus, les gains escomptés sont estimés à près de 8 €/1.000 l collecté.

En 2020, les éleveurs pourraient produire 27,3 milliards de litres de lait, soit 4 milliards de plus qu'en 2013. Et selon l’Idele, ils sont déjà bien placés par rapport aux néozélandais, leurs principaux concurrents sur le marché des produits laitiers à l’export.

Mais à moyen terme, la concentration de la production de lait sera aussi conditionnée par des choix politiques (premier et second pilier de la Pac), par les règles environnementales en vigueur et par l’organisation de la filière laitière. La France est aujourd’hui le pays européen où la production de lait de montagne est la plus importante de l’Union.

Les transformateurs pourraient aussi exiger une réduction du nombre de points de collectes et leur concentration autour de leurs usines.

De lourds investissements à réaliser

L’augmentation de la taille des élevages conduira à des modifications profondes de la gestion des troupeaux : augmentation de la dimension des stabulations, réduction de la part de l’herbe dans la ration des vaches et hausse des coûts de l’alimentation. Les chefs d’exploitations auront besoin de capitaux pour s’agrandir sans garantie sur le prix du lait pour les rentabiliser.

Ceci dit, le prochain défi à relever en France ne sera pas la fin des quotas mais celui du renouvellement des générations d’éleveurs.

Le nombre d’exploitations laitières en activité d’ici 2035 sera en effet conditionné par le taux de remplacement des éleveurs sur le départ et par l’attractivité de la profession. Ce qui suppose de former des jeunes à des fonctions de chefs d’entreprise et de réunir les conditions nécessaires pour les rémunérer correctement.

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