Industrie de nutrition animale Sanders double sa capacité de production dans le Nord
Suite à un investissement de 15 millions d’euros en trois ans sur le site de Landrecies près de Cambrai (59), Sanders Nord double sa capacité de production d’aliment du bétail.
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Sanders Nord, dont le territoire s’étend de la Seine maritime aux Ardennes, vient de prendre de la hauteur en rénovant sa tour de granulation de Landrecies, ce qui en fait le plus gros site de nutrition animale du nord de la France. Après un premier investissement de 8,4 millions d’euros en 2010 pour moderniser l’usine de fabrication d’aliment, Sanders vient de finaliser une deuxième vague d’investissement de 7 millions d’euros. L’usine de Landrecies passe ainsi d’une capacité de production de 75.000 tonnes par an avant les travaux, à 200.000 tonnes aujourd’hui. La moitié de la production est destinée aux bovins, un quart aux volailles, 15 % pour l’alimentation porcine et le reste pour les petits ruminants et chevaux.
Dynamique régionale
Bien que le marché français de l’alimentation du bétail soit en stagnation, voire légèrement décroissant, l’élevage en région Nord semble plutôt tirer son épingle du jeu : la collecte laitière augmente de 6 à 8 % par an, et la production de volailles est en croissance, poussée par la demande des entreprises agro-alimentaires belges et allemandes. « Ce nouvel investissement traduit notre confiance en l’avenir de l’élevage dans la région », confie Alexandre Raguet, directeur de Sanders Nord.
« Ici on investit pour les vingt prochaines années. Nos clients éleveurs prennent aussi des risques financiers en investissant dans des bâtiments ou des robots de traite ; ils voient là un ancrage régional de la production avec une dynamique industrielle sur leur territoire », ajoute Bernard Mahé le directeur général de Sanders. « Car si l’on n’avait pas investi à Landrecies, le marché aurait été pris par les entreprises allemandes et belges. »
Granulation en flux tendu
Pas moins de 60 camions de céréales et tourteaux approvisionnent quotidiennement les 36 cellules de stockage, et autant repartent chaque jour pour livrer les 2.000 éleveurs clients de la zone Nord et de Belgique. « Nous travaillons à flux tendu. Les commandes doivent être prêtes à livrer en 24 à 48 heures, fait remarquer Alexandre Raguet. Nous avons une petite semaine de stockage pour les matières premières et moins d’une journée pour les produits finis. » Il faut 50 secondes pour mélanger très précisément cinq tonnes de matières premières, puis moins de cinq minutes pour broyer, cuire à la vapeur, agglomérer, former les granulés dans une filière, les refroidir, et les enrober avec de la matière grasse.
Utiliser la gravité
Habituellement le processus de granulation se fait horizontalement ce qui demande de l’énergie pour acheminer les matières d’une machine à l’autre. A Landrecies, les quatre lignes de granulation présentes dans la tour de 40 mètres de haut profitent de la gravité pour faire circuler les aliments du haut vers le bas. « Cela a été un véritable défi technologique puisqu’il a fallu changer progressivement les quatre lignes verticales sans arrêter la production d’aliment dans l’usine », se souvient Pascal Le Paih, directeur industriel.
Mieux broyer pour réduire l’IC
Toujours pour économiser de l’énergie et améliorer la digestibilité des aliments, l’usine a opté pour une nouvelle technologie de broyage. Prénommée « Mostra », cette technique mise au point par Sanders sur sa ferme expérimentale de Sourche dans la Sarthe, permet d’homogénéiser la taille des fragments d’aliment en limitant la création de particules fines. Ce système de broyage à faible consommation électrique permet d’adapter précisément la granulométrie au stade physiologique de l’animal, dans le but de réduire l’indice de consommation (IC) et le gaspillage d’aliment.
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Sanders Nord possède deux autres sites : celui de St Laurent Blangy près d’Arras (62) désormais consacré à la logistique et à l'ensachage, tandis que celui de Rethel (08) destiné à la production de minéraux est en cours de modification.
Sanders compte 23 usines en France et 950 salariés. Réparti sur sept régions, ce pôle animal du groupe Sofiprotéol est le premier acteur de l'alimentation du bétail toutes espèces confondues, avec 14 % de parts de marché et 27.000 clients ; soit près de trois millions de tonnes d’aliments sur les 21 millions de tonnes consommées annuellement par les animaux français.
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