Concours d'animaux de boucherie A Roanne, un succès pour la fête du Charolais
A l’heure des premiers bilans, mardi matin, le président de la Fête du charolais disait : « c'est la plus belle édition que nous avons connue depuis que nous sommes au Scarabée. Nous avons battu des records ». En ces quelques mots, tout est dit…
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Succès populaire, mais contexte professionnel morose
Le beau temps était au rendez-vous de cette édition 2014 de la Fête du charolais, incitant les visiteurs à se rendre au scarabée. La fréquentation, et donc la réussite, d’une telle manifestation passe souvent par une météo clémente. Ainsi, dès le dimanche midi, le président de la manifestation, Marcel Augier, qualifiait celle-ci de « grand succès ». Ceci se confirmait en début de semaine avec les premiers chiffres. 6.300 entrées payantes ont été comptabilisées (5.300 en 2013). « Nous estimons que le nombre total d’entrées se porte à 9.000 », complétait Marcel Augier mardi matin.
Autre baromètre de la fréquentation : le nombre de tickets vendus pour les repas : 617 pour le samedi midi, soit 130 de plus par rapport à 2013, 800 pour la soirée du samedi, 955 pour le dimanche midi (850 en 2013). C’est en particulier le déjeuner du dimanche qui a connu un large succès, des familles venant à la Fête du charolais spécialement pour ce repas. « Le bouche à oreille fonctionne bien, précisait le président de la Fête du charolais. La qualité des repas n’est plus à démontrer ». L’adjoint au maire de Roanne, Daniel Perez tenait des propos allant dans le même sens dimanche matin : « Les Roannais ont compris que cette manifestation est un grand succès populaire ». Daniel Fréchet, vice-président de Roannais agglomération, et Henri Nigay, conseiller général, poursuivaient : « nous avons besoin de faire découvrir et redécouvrir le Charolais, la viande, le travail des bouchers… ». « Nous avons besoin de ces manifestations pour promouvoir la race charolaise, la génétique charolaise, et l’ensemble de la filière ».
Et c’est bien là l’objet de la Fête du charolais, qui se veut à la fois professionnelle, avec son concours d’animaux reproducteurs et son concours d’animaux de boucherie (lire le palmarès en bas de page), et grand public, avec ses nombreuses animations à destination d’un vaste public : dégustation de viande ; concours d’apprentis bouchers ; repas avec mise à l’honneur de la viande ; animation dans le ring avec les éleveurs, les bouchers, les restaurateurs ; mini-ferme organisée par le réseau des fermes pédagogiques de Bienvenue à la ferme ; stands des partenaires de l’élevage et de l’agriculture ; exposition de matériels anciens… « Le partenariat avec les bouchers est gagnant-gagnant, précisait Marcel Augier. Ils nous apportent leur aide et leur expérience et la manifestation leur permet de faire de la publicité pour leur métier ». A l’heure des premiers bilans, il revenait également sur la mini-ferme, avec l’augmentation de surface permettant une meilleure circulation et « l’attrait pour les enfants qui incitent leurs parents à se rendre à la Fête du charolais », et sur la satisfaction des exposants (stands agricoles ou non), qui « ont eu beaucoup de contacts grâce à la bonne fréquentation ».
Cette année, l’innovation consistait en l’installation d’un chapiteau dédié aux animaux de la basse-cour. « Des visiteurs sont venus spécialement pour cette exposition, et en ont profité pour découvrir la Fête du charolais. La volaille a amené un public nouveau à la manifestation » a pu constater Marcel Augier.
Désarroi des éleveurs
Pour le président de la manifestation, « le bilan global est très satisfaisant ». Cependant, il soulignait dimanche matin « le grand désarroi chez les agriculteurs ». De préciser : « l’élevage a toujours souffert de variations des cours. Mais aujourd’hui, la situation est difficile à avaler. Les éleveurs doivent faire face à une chute vertigineuse des prix, alors même que les charges ne cessent d’augmenter. Je souhaite vraiment alerter les pouvoirs publics quant à l’angoisse des éleveurs ».
Le président de la Chambre d’agriculture, Raymond Vial, confirmait : « la Fête du charolais donne une image flatteuse de l’agriculture du département. Mais je ressens un fort pessimisme. Le métier connaît des tempêtes, au sens propre et au figuré, avec les aléas climatiques et les contraintes administratives. Cette manifestation redonne du baume au cœur et montre que les éleveurs se battent nombreux pour défendre leur métier. Les agriculteurs ont fait des efforts et sont prêts à en faire, mais ils ne comprennent pas l’arrivée de nouvelles règles pour la mise aux normes ».
Pour le président de la Chambre d’agriculture, le salut de la filière viande bovine passera par la consommation locale et par l’approvisionnement local des collectivités. « Pour consommer local, il faut produire locale, abattre local, transformer local ». L’adjoint au maire de Roanne a pu redire que la cuisine centrale de la ville favorise l’approvisionnement local, en particulier en matière de Charolais. Pour Marie-Hélène Riamon, conseillère régionale, « pour qu’il y ait valorisation et reconnaissance des produits, il faut avant tout de la confiance, qui se gagne avec des productions de qualité ».
Selon Marcel Augier, « c’est essentiel de conserver un événement phare comme la Fête du charolais pour tirer l’ensemble de l’élevage vers le haut. Ce lieu de rencontre permet de faire connaître le savoir-faire des éleveurs, leur rôle dans l’entretien des paysages ». Le sous-préfet de Roanne, Jérôme Decours, a lui aussi salué le succès de la manifestation, l’énergie qui est mise pour l’organiser, le travail de qualité des éleveurs, et a redit que lui et les services de l’Etat restaient à l’écoute de l’agriculture.
A l’issue de son discours, Marcel Augier n’a pas manqué de remercier l’ensemble des partenaires et sponsors. Sans leur aide financière et logistique, cette manifestation ne pourrait pas exister. Des remerciements ont également été adressés à l’ensemble des bénévoles pour leur précieuse aide. Marcel Augier a été mis à l’honneur à son tour par le président de la Chambre d’agriculture. « Il y a 20 ans que Marcel a pris la présidence de cette manifestation. Son expérience et sa sagesse lui ont permis de faire vivre ce concours, de prendre la bonne décision qui était de venir au Scarabée, d’accueillir cette année la volaille. Je souhaiterais qu’un jour le lait arrive aussi ici, dans le Roannais ».
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