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Web-agri Véto - Aromathérapie Les quelques huiles essentielles aux éleveurs

Après quelques heures de formation à l’aromathérapie, l’éleveur motivé pourra acquérir ses premiers flacons d’huiles essentielles pour soulager ses vaches d’une mammite ou d’autres pathologies. Voici quelques huiles essentielles couramment utilisées en élevage.

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Pour bien débuter avec les huiles essentielles sur bovins,
mieux vaut se former au préalable.  (©Terre-net Média)

Après plus de six ans d'expérimentations mises en place par l’association d’éleveurs Adage 35 avec le laboratoire Isae 35, il est toujours difficile d’établir un protocole-type de différentes huiles essentielles à appliquer pour soigner une mammite ou une diarrhée sur un veau. L’observation de ses animaux et la connaissance des effets et des modes d’application des huiles restent prépondérantes.

Les éleveurs qui pratiquent l’aromathérapie contre les mammites utilisent généralement entre deux et quatre huiles dès le départ, qu’ils appliquent une par une en massage sur la mamelle et dans le creux intérieur des jarrets. Les recherches faites in-vitro ont montré que les huiles déjà mélangées dans le flacon avait des effets inférieurs aux mêmes huiles utilisées séparément, car les mélanges peuvent engendrer des recombinaisons de molécules aux effets peu connus et aléatoires.

Il existe des dizaines d’huiles essentielles aux propriétés plus ou moins bien connues, en voici quelques-unes utiles aux éleveurs bovins :

Les huiles anti-inflammatoires

Les huiles anti-infectieuses

Les huiles anti-traumatiques

Les huiles pour le foie et la toxémie

Les huiles réchauffantes

Testées en laboratoire

Le laboratoire Isae et l’Adage d’Ille et Vilaine ont testé in vitro l’effet anti-bactérien de 42 huiles sur 56 différentes souches de bactéries pathogènes issues de vaches bretonnes. Par aromatogramme, une douzaine d’huiles ont montré de fortes propriétés anti-infectieuses et anti-bactériennes. Trois familles botaniques semblent particulièrement intéressantes pour inhiber l’activité bactérienne : les Poacées (ex : HE Cymbopogon Martinii), les Lamiacées (genre Thymus ou Rosmarinus) et des Lauracées (HE Laurus nobilis). « Ces premières données expérimentales devraient inciter les vétérinaires et les éleveurs à envisager l’utilisation des huiles essentielles dans l’arsenal thérapeutique disponible pour résoudre les mammites bovines et limiter les phénomènes d’antibiorésistance », espère Mathilde Boutin, animatrice à l’Adage 35.

Ne pas jouer à l’apprenti sorcier

Les modes d’application diffèrent selon les éleveurs, mais les voies cutanée et orale sont privilégiées. Les expériences précédentes ont montré que l’injection intramammaire d’huiles essentielles s’avérait peu efficace car le lait et la matière grasse inhibent les propriétés des huiles.

Attention, certaine huiles sont caustiques pour la peau et doivent être mélangées à un excipient (gel neutre). Par exemple, les huiles dites « à phénols » (ex : Thymus) sont réchauffantes et ne doivent pas être employées pure et surtout pas sur l’épi (zone entre les omoplates). « C’est pourquoi il est nécessaire de se former avant de se lancer dans l’aromathérapie et ne pas trop vouloir jouer à l’apprenti sorcier dès le départ », prévient Mathilde Boutin.

Le massage de la mamelle et de l'intérieur du jaret sont les application d'huiles essentielles les plus couramment utilisés contre les mammites. (©Adage35)

Question posologie, les doses huiles administrées se comptent en gouttes : 4 gouttes maximum pour les HE à phénols et environ 10 gouttes pour les HE à cétones en application cutanée pour une vache adulte.

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