Russie/Lituanie Le lait de la discorde
La Russie a imposé le 7 octobre dernier, un embargo sur les importations de produits laitiers en provenance de Lituanie. La Commission européenne n’a pas tardé à réagir et a annoncé qu’elle envisageait de porter plainte à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), espérant ainsi débloquer la situation.
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Au-delà du caractère politique de la sanction imposée par le Kremlin, et si l’embargo venait à s’amplifier et à toucher d’autres pays européens, cette prise de décision unilatérale et non coordonnée pourrait alors avoir un effet déstabilisateur sur les marchés (distorsion brutale des prix internationaux, hypervolatilité des cours…) et ce de manière d’autant brutale que la Russie est une puissance économique incontournable, qui pèse sur les échanges internationaux. L’histoire pourrait ainsi se répéter : Moscou par la seule annonce d’un possible embargo sur ses céréales, avait déjà affolé les marchés internationaux, entraînant une flambée des prix observée à partir de l’été 2010.
La décision russe fragilise non seulement l’équilibre politique précaire entre Moscou et Bruxelles mais opacifie davantage un secteur déjà structurellement instable. Pourtant aujourd’hui plus que jamais, le marché agricole mondial nécessite la mise en place de principes de gouvernance et de régulation adaptés. Et ce d’autant plus que l'attitude collective face aux risques et menaces induits est exacerbée dans un contexte de démantèlement progressif des mécanismes de régulation et d'intervention.
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